mercredi 5 septembre 2007

Mon nombril et moi

La ronde des entrevues pour trouver un/une nouveau coloc est en train de me rendre folle ! D’abord, Pepper et moi n’arrirons pas à nous mettre d’accord sur les candidats potentiels. Elle veut habiter avec un gars, de préférence hétéro, et il faut qu’il soit beau! (Elle veut coucher avec, je le sais !) Moi, j’aimerais mieux habiter avec une autre fille. Il me semble que tant qu’à prendre un étranger et le faire entrer dans notre intimité, ça serait plus facile de s’adapter à une fille. J’ai peur de me mettre à torcher pour les trois, à vraie dire, si on se retrouve avec un gars. Au moins, avec Max, on se partageait les besognes…
Anyway, hier, je me suis engueulée royalement avec Pepper. Et ce matin, je me rendais au boulot avec le moral en boule. Je décide le piquer à travers le Parc Lafontaine à pieds, et de descendre au métro Papineau. Il faisait beau. C’était peut-être une des dernières journées de soleil avant longtemps et j’avais le temps…
Qui je croise dans le parc en train de promener Margot, son chien ? Vous l’avez deviné : le beau Joss ! Je ne l’ai pas vu de l’été. Et on s’est à peine donné des nouvelles. Rien qu’à le voir, je sais qu’il va très bien. Il a littéralement le soleil étampé dans le visage. Gros sourire. Lunettes fumées. Bermuda et t-shirt. Il a l'air d'une vedette en breack sur un plateau de tournage... Je ne sais pas pourquoi, mais ça me met encore plus en criss de le voir de bonne humeur. Avoir pu l’éviter, je l’aurais fait. Mais il est trop tard. Il m’a vu.
Et je le reçois avec une phrase dont j’ai vraiment honte :
- En tout cas, y’en a pour qui ça a l’air d’aller bien !
- Sandy !!! Salut ma belle !!! Ha ! Ça va super bien !
- J’vois ça ! Tu souris tellement qu’on dirait que tu viens de gagner le million !
- Presque… C’est encore trop tôt pour annoncer quoi que ce soit, mais… Ma fille, je pense que je suis en train de commencer quelque chose de vraiment cool… Avec un gars que j’ai rencontré…
Il s’approche pour m’embrasser. Pour une des premières fois depuis que je le connais, il sent la transpiration… Ou quelque chose du genre… Je m’exclame
- Ark ! Tu pus ben ! Coudonc, tu reviens-tu de chez lui ? Tu sens le sexe à plein nez…
- Ben oui, j’ai pas encore pris le temps de me changer. Je promenais Margot avant de… (Il se sent) Hum… Moi, j’trouve que ça sent bon l’amour… J'essaie de faire durer le moment le plus longtemps possible...
- Bon ! Encore tombé en amour par-dessus la tête avec un gars qui va te crisser-là dans deux semaines ?
Joss n’a pas répondu tout de suite à ma flèche empoisonnée. Il m’a regardé. Presque un sourire en coin.
-Ça a pas l’air d’aller super bien, toi.
-Ben oui, ça va super bien ! (j’ai pris un petit ton cassant-ironique)
-J’ai tu fait quelque chose qui t’a mis en criss, Sandy ?
-Non. T’as rien fait, Joss ! Tout ne tourne pas toujours juste autour de toi à Montréal, t’sais !
Je ne sais pas pourquoi, mais voir Joss heureux me mettait encore plus en maudit. J’étais comme jalouse. J’ai été hyper bête. Je me trouve très conne d’avoir utilisé ce ton-là maintenant !
Joss m’a regardé l’air dérangé et en même temps, il ne comprenait pas.
- Bon ben, J’ai vraiment pas besoin de ça, moi, là! J’ai vraiment pas le goût de me faire chier dessus à matin, Sandy… Je ne sais pas ce que tu as, ou si je t’ai fait quelque chose… Je sais que c’est dure pour vous autre à l’appart depuis que les gars sont partis… Je sais aussi que t’aimerais ça rencontrer une fille pis que ça aussi c’est difficile à vivre d’être seule, mais je pense que j’ai le droit d’être de bonne humeur pis heureux sans me sentir coupable de quoi que ce soit. Si t’es pas capable d’être heureuse pour moi, ben on est aussi ben de se croiser le moins souvent possible à l’avenir. Bonne journée !
Il a tourné les talons.
- Joss… Je suis désolée…
- (Il se retourne) Moi aussi je suis désolé pour toi… Ça me fait de la peine que ça ne marche pas bien tes affaires… Mais je ne sais plus comment t’aider, Sandy… T’es tout le temps de mauvaise humeur ou triste… Tu te regardes le nombril pis tu te plaints… Fait un effort pour t’en sortir, merde !

J’ai callé off à la job. Joss a raison. C’est moi qui me regarde le nombril sans arrêt. Au lieu de me réjouir de son bonheur et de sa dernière rencontre, je me suis senti obligé de le faire redescendre à mon niveau… Peut-être qu’il a raison et que parfois même si c’est difficile, se forcer pour sourire va attirer le bonheur et la joie…

Merci Joss !
Ton amie, qui t'aime
SANDY
xxx

2 commentaires:

Marc-André a dit…

Un gars gay a pas de chances d'être votre coloc j'imagine? ;-)

Pour le coeur de ton message, je comprend parfaitement ta réaction face au bonheur de ton ami; souvent je suis jaloux aussi du bonheur des autres. C'est con, je me sens épais, mais les bitcheries à peine voilées fusent sans que je ne puisse les retenir.

Cool que tu te sois excusée... ça va s'arrenger, comme pour tous les bons amis :-)

Catherine a dit…

Ma belle Sandy.. je comprends tout à fait ta réaction...
Je suis certaine que dans le fond, Joss aussi comprend..

On passe tous par ces moments un jour ou l'autre..

Mais Joss a raison, il faut prendre sur toi!! Il faut essayer de concentrer tes efforts sur les petites choses qui vont bien... et essayer de ne pas trop penser à ce qui va mal.. et puis si le bonheur des autres peut t'inspirer un peu.. ce serait bien!

Je pense que d'être capable de reconnaître tes torts est déjà un grand pas en avant..

Allez.. courage, je suis certaine que tu y arriveras! Pense à toi et prend soin!