mardi 29 mai 2007

Point de départ... Point de non-retour

Flo et Vicking sont revenu hier de leur deux semaines de vacances au paradis. J'avais organisé une petite fête à la maison. Je voulais faire ça dehors, mais le temps étant incertains, au lieux de la terrasse, j'ai décoré la salle à manger. J'ai passé la journée aux fourneaux, à préparé une panoplie de légumes farcies (poivrons, aubergines, oignons, pommes de terre, zuchinis...) une salade soleil, un riz parfumé comme moi seule je sais les faire... Et puis un immense gâteau au fromage et chocolat (le préféré de Flo.) J'avais tellement hâte de revoir mon ami.
C'est Maximum qui est allé les chercher à l'aéroport. Pendant que je terminais les préparatifs, Pepper est revenue du travail. Elle avait invité Madame V. En plus, c'était les présentations officielles. Madame V était plutôt froide au premier abord... Mais finalement, après l'apérôt, elle est devenue vraiment sympathique.
Flo arrive. Je lui saute dans les bras. Hubert (le chien de Flo) est moins excité que moi.
- Laisse-moi le temps d'arriver Sandy!
- Ha! Tu m'as manqué... Tu m'as tellement manqué...
- Moi aussi tu m'as manqué...
Je me recule. Il est tellement beau avec son teint Antillait. Je salue Vicking. Lui aussi il est beau. Il a la peau aussi brune que Flo, mais ses cheveux ont blondit. Soudain, je me rends compte qu'ils ne sont pas comme avant de partir. Flo me cache quelque chose...
Je les invite à passer tous à table: Max, Pepper, Madame V, Vicking et Flo s'assoient tandis que moi je disparais dans la cuisine pour aller chercher les plats. Flo me rejoint.
- Je vais m'occuper des bouteilles de vin, qu'il me dit doucement.
- Commence par le blanc. Il y a deux bouteilles au congélo. (Je le regarde) Ça va?
- Oui. Pourquoi tu me demandes ça?
- Pour rien. Tu es pas comme avant de partir... Tu as fait un beau voyage?
- Ben oui... Magnifique!
Il m'embrasse sur le front et disparaît avec les bouteilles. Il me cache quelque chose. Je le sais.
Le souper se déroule dans la joie et la bonne humeur. Les anecdotes de plage de Flo et Vicking font écho à toutes les anecdotes de plages et de vacances sur le bord de la mer des autres invités. On échange nos souvenirs de soleil comme si on échangeait des smashs au ping pong... Nous mangeons plus qu'il ne le faut. Nous buvons trop. Évidemment.
Pepper quitte pour aller dormir chez madame V (elle passe de moins en moins de temps à l'appart depuis l'arrivée de madame V dans sa vie.) Max va se coucher. Je finis de ramasser dans la cuisine pendant que Vicking et Flo fument une cigarette sur la terrasse. Je sais qu'ils parlent de ce qu'ils me cachent. Flo revient dans la cuisine.
- Viens-tu promener le chien avec moi. Il faut que je te parle...
- Quoi? Qu'est-ce qu'il y a ? (Je déteste cette phrase: "Il faut que je te parle." Aussitôt les jambes me ramollissent.) Il y a quelques chose de grave???
- Mais non, viens promener le chien avec moi...
Vicking va se coucher dans la chambre de Flo, pendant que nous sortons dans la nuit fraîche. Silence. Il vente. Nous tournons le coin de la rue et marchons sur Laurier.
-Merci pour le souper. C'était super...
- C'était une affaire de rien.
(mensonge!)
Silence.
- Elle est super la boss de Pepper.
- Oui.
- Penses-tu que ça va marcher?
- Je sais pas...
Silence.
Nous arrivons au parc Laurier. Hubert s'excite.
- Qu'est-ce que tu me caches Flo?
- J'ai une grande nouvelle à t'annoncer.
Il détache Hubert qui se met à courir après le vide...
- Sandy... Il s'est passé quelque chose de merveilleux pour Vicking pendant qu'on était en vacances... Il avait appliqué sur un projet. Quelque chose de vraiment payant. En France. Et il a reçu la réponse v'là trois jours... Sa candidature a été acceptée.
- Wow! C'est super ça! Il doit être content...
- On part vivre en France dans un mois, Sandy...
- Comment ça "on"... ? Tu pars pas toi aussi?
- Je pense que oui... Je... Il m'a demandé si je voulais partir avec lui. Au début, je voulais pas... Tu me connais, la peur de l'engagement... Mais finalement, j'ai pris un après midi tout seul sur le bord de la mer à y penser... Pis il y avait un vieux couple d'hommes. Ils étaient dans le même hotel que nous. Et pendant tout le séjour, ils m'avaient fasciné. Ils étaient complètement ensembles... Ils riaient beaucoup. Ils avaient pleins de petits gestes tendres l'un envers l'autre... Un des deux s'est levé pour aller nager. Il a embrassé son compagnon et est parti avec son scuba. Après deux heures, il n'était pas encore revenu. L'autre commençait à s'inquiéter. Il s'est levé et a commencé à faire les cents pas sur la plage en scrutant le large... Ça a duré longtemps... Il est venu me voir et m'a demandé de surveiller ses affaires parce qu'il voulait aller voir à l'hotel si son homme était aller à leur chambre. Il était de retour de l'hotel après une demie-heure. Toujours personne. Il était vraiment inquiêt. Pour le calmer, je me suis mis à lui poser des questions...
Ça faisait 25 ans qu'ils étaient ensemble. Ils fêtaient leur 25ième en ce moment... Il m'a raconté les difficultés d'être ensemble, les choix déchirants qu'is avaient dû faire dans une société pas toujours permissive. Lui, il avait des enfants, qu'il avait toujours le sentiment d'avoir abandonné. Son ex-femme qui n'avait jamais vraiment compris tout à fait. Les trahisons aussi... Mais par-dessus tout, l'amour! Il s'était souvent posé la question si ça serait mieux ailleurs, s'il avait fait les bons choix, mais en ce moment même, alors qu'il avait peur de ne plus jamais le revoir, il avait la certitude d'avoir eu la vie parfaite pour lui... Il était heureux avec son homme... Et il m'a dit:
"On trouvera toujours des raisons pour ne pas plonger, pour éviter de s'engager... Mais des fois, il faut juste oser plonger tête première dans le vide... C'est dans ce temps-là que les plus belles choses arrivent..." Et c'est à ce moment-là que son homme est revenu. Il tenait dans ses mains un énorme coquillage. Il s'est levé et l'a regardé en souriant... Il lui a dit gentillement de ne plus jamais le laisser seul aussi longtemps. Et il s'est retourné vers moi en me faisant un clin d'oeil. Quand j' ai retrouvé Vicking, qui m'attendait sur le bord de la piscine de l'hotel avec son portable allumé sur les genoux, je savais que je le regretterais toute ma vie si je le laissais partir seul. Je le perdrais inévitablement...
- Mais qu'est-ce que tu vas faire en France? Tes engagements ici? Tu vas travailler où?
- Mes engagements ici? Je suis serveur dans un resto de merde! Pis j'ai des petits shows de musique par-ci, par-là... J'vas pouvoir me trouver la même chose en France... Pis même si je me trouve rien, Vicking va faire un maudit gros salaire qu'il m'a dit. Ça lui dérange pas que je travaille pas... J'vas avoir du temps pour ma musique...
Je me suis mise à pleurer.
- Égoïstement, je suis pas capable d'être heureuse... Mais je sais que tu fais le bon choix...
- Toi pis les deux autres, vous êtes les seuls qui me retenez ici... mais peut-être qu'il faut passer à autre chose...
- Où tu t'en vas vivre?
- À Aix-en-Provence...
- Ha ben! En plus tu t'arr
anges pour que je sois jalouse!
- Je sais...
On s'est serré très fort.
- Je suis heureuse pour vous deux. Tu fais bien. Vous êtes fait pour être ensemble. Tu as trouvé le bon...
- Je pense oui... Tu vas venir me voir?
- Certain!
- Tu vas -tu m'aider à preparer mon départ? Ça va être le rush... Pis j'ai peur d'oublier des affaires.
- Ben oui! Tu sais ben que je vais m'en mêler! Qu'est-ce que tu as tant à préparer à part ta valise?
- Je sais pas trop, mais je sais qu'il y en a de la paperasse... Pour le chien, pour mes cartes... Pis pour organiser notre mariage...
- Vous allez vous marier???
...
Dans mon lit, j'ai pleuré. Des gros sanglots. Mêlés de peine mais surtout de bonheur...
J'ai de la difficultée à voir ma vie en couleurs sans Flo... Mais je suis tellement heureuse pour lui. Et pour Vicking... Et puis, il nous reste un mois ensemble encore...

Signé: Sandy

dimanche 27 mai 2007

Je cherche l'ombre

Traitez-moi de gros kétaine tant que vous voudrez... J'ai acheté le nouveau disque de CÉLINE(!!!) et depuis quelques jours l'appart résonne au rythme D'Elles... Sandy et Pepper sont vendues elles aussi... Particulièrement à la chanson "Je cherche l'ombre" qui nous remus complètement l'intérieur... Même Joss (qui est un anti-Céline fini!) qui est passé prendre une bière hier soir après son show qui l'avait "littéralement jeté par terre", s'est confondu en larmes en écoutant les paroles de cette chanson avec nous (qui étions en larmes aussi - c'était magnifique!!!)
Écoutez pour voir...:
Je cherche l'ombre
Pour danser avec toi
Mon amour
Sur ces musiques anciennes
Qui reviennent en mémoire
Quand le soleil s'éteint
Et que revient le soir

Je cherche l'ombre
Pour nous mettre à l'abri
Mon amour
Pour découvrir ton corps
Loin de toute lumière
Et pour t'aimer encore
Comme une étrangère

Je cherche l'ombre
Pour éteindre le feu
Mon amour
Qui dévore mon âme
Et brûle dans mes veines
De ce désir infâme
Qui en moi se déchaine

Je cherche l'ombre
Pour pleurer avec toi
Mon amour
Sur cette vie trop courte
Qui file entre nos doigts
Et qui mange les jours
En m'éloignant de toi

Je cherche l'ombre
Comme on cherche un ami
Mon amour
Qui nous prendra la main
Sans larmes, sans chagrin
Pour nous conduire ailleurs
Cacher notre bonheur

Cacher notre bonheur

Signé: MAX

vendredi 25 mai 2007

Humiliant

Il devait faire encore au moins 30 degrés! Le temps était chaud et magnifique!!! Je revenais du boulot avec Pepper hier soir, rue Ste-Catherine. Nous avions acheté une crème-glacée que nous mangions en rentrant tranquillement à pieds chez nous. Pepper traînait son vélo à côté d'elle. Je croise l'homme de ma vie (je vous raconterez l'histoire une autre fois- En bref, c'est l'homme de ma vie!) Il me salut: "Hey! Max! Ça fait longtemps qu'on s'est pas vu!" - "Salut!..." Je m'approche pour l'embrasser et beding bedang! je m'enfarge dans la sacrament de roue de bécyke de Pepper! J'ai été en criss toute la soirée!

Signé: MAX

mercredi 23 mai 2007

New York New York, it's a wonderfull town!

HA! New York!!!
HA! Quel week end d'orgies!!!
Orgie de magasinage, orgie de musicall, orgie de payettes et de glitter, orgies de lumières, orgie de klaxons, orgie de mauvaise bouffe pleine de graisse, orgie de boisson y tout! Orgie de beaux mâles Américains, afro-Américains, latino-Américains, orgie de voyage en métro, orgie de musées, orgie de parlage en anglais, orgie de "Hey! On va là! Hey! On n'a pas eu le temps d'aller là!!!" Orgie de références à "Sex and the city"...
Et finalement: Orgie de bus!!!
...
Nos régimes ont été défoncés, nos comptes en banques sont vidés, nos yeux sont épuisés...
Mais nous sommes heureux!

Pepper et Max
(Quand même heureux d'être de retour à Montréal!)

lundi 21 mai 2007

C'est quand on s'y attend le moins...

Si je vous dis qu'elle ressemble à "Carrie Anne Moss", sûrement que la plupart d'entre vous ne sauront pas à qui je fais référence... Mais si je vous dis qu'elle est belle comme la fille de "The Matrix"? Ha! Là, les yeux s'allument...
Hier, pour accomodée une collègue j'avais accepté d'échanger ma nuit avec elle. J'avais donc congé. Je suis allée jouer au pool dans le Village. Je me sentais seule et trop à l'étroit dans l'appart (je suis comme ça, je m'ennuie de mes colocs et du constant va et vient qui règne ici en permanence... Quand c'est trop calme, ça me donne les blues!) Je m'installe donc à une table déserte et je me réchauffe. Je la remarque, évidemment, à une autre table plus loin, mais j'évite son regard... Je me sens pas en état de...
Mais elle me regarde de plus en plus. Elle s'avance. Elle veut faire une partie. Nous jouons ensemble toute la soirée. Elle me parle de son ex. Un peu trop à mon goût. Ça pue le besoin de rebondir sur quelqu'un... Elle me demande quand même mon numéro avant que je parte. Je le lui donne parce que j'aurais regretté sans ça, mais je n'espère rien...
Elle vient tout juste de m'appeler.
Je n'aurais jamais pensé qu'elle me rappelerait...
À Suivre...
Sandy
xxx

samedi 19 mai 2007

Lilas

Je suis rentrée de travailler ce matin dans un appartement bien vide. Pepper (femme fontaine!) et Maximum (futur Monsieur muscles roux!) sont partis aux aurores pour New York, Flo et Vicking (couple heureux!) sont au soleil pour encore plus qu'une semaine... En promenant Hubert (chien joyeux) je me suis cueilli un immense bouquet de lilas... J'adore ces fleurs qui anoncent vraiment le début des temps chauds... J'espère que les voisins ne m'en voudront pas trop d'avoir pigé dans leurs buissons...
;)
Bon week end tout le monde!
Sandy
xx

vendredi 18 mai 2007

Je suis une femme fontaine!

JE N'AURAIS JAMAIS CRU en ÊTRE UNE!!!
(Je ne parle pas d'être lesbienne. Non! Je suis officiellement une "FEMME FONTAINE"!!!)
!!!
J'avais presque oublié à quel point c'est bon un orgasme! À quel point c'est bon deux orgasmes... À quel point c'est bon de....
ENCORE!
ENCORE!!!
ENCORE!!!!!!!!!!!!!!!!

Pepper
xx

jeudi 17 mai 2007

Bad hair day

J'avais besoin d'une petite coupe de cheveux avant de partir pour un long week end "d'amoureux" avec Pepper à New York. Une collègue, super gentille, genre de "sweety pie" (tellement qu'on aurait tous envie d'en prendre une croquée le matin en la voyant) m'a proposé sa coiffeuse.
- Tu vas voir, elle est super bonne!
- C'est vrai que tu as des beaux cheveux. Penses-tu qu'elle serait libre ce midi?
-Je l'appelle et je t'organise ça!
En deux temps, trois mouvements, Sweety pie me prend un rendez-vous chez sa coiffeuse...
...
Je suis sorti de là avec la pire coupe de cheveux que j'ai jamais eu de toute la vie! J'ai même pensé ne pas rentrer au bureau cet après midi tellement j'avais honte! En arrivant, Sweety pie m'accueille:
- Wow! C'est beau! Tu vois comment elle est bonne! T'aimes-tu ça?
(Incapable de la décevoir. Elle est tellement gentille!)
- Mets-en que j'aime ça! T'as raison. C'est vraiment une bonne coiffeuse!
Je cours aux toilettes pour essayer de rincer les dégâts. En sortant des toilettes, je croise une autre collègue. Plutôt "bitchy"! Elle sourit en me voyant.
- Tu reviens-tu de t'entraîner? T'as ben chaud...
- Non, je reviens de chez la coiffeuse. C'est Sweety pie qui me l'a conseillée...
- Ha! La fameuse "bonne coiffeuse", moi aussi je l'ai "essayée"... Pis? Comment tu l'as aimé?
(Je ne sais pas trop quoi répondre... )
- Ben, pas si pire que ça... Toi?
- Ben... je l'ai pas tellement aimé...
- (soulagé) Oh! Moi non plus! R'garde de quoi j'ai l'air...
- Pis moi, t'aurais dû me voir... Je suis pas rentrée au bureau pendant trois jours tellement j'étais pas capable de me regarder...
- J'HAIS ÇA CE QU'ELLE M'A FAIT!!! BON!!!!
- JE L'AI COMPLÈTEMENT DÉTESTÉ!!!
- JE VEUX PLUS JAMAIS LA VOIR DE TOUTE MA VIE!!!

Devinez qui a viré le coin pour venir aux toilettes et qui a tout entendu...?
Hé!
I'm a total bitch with a bad haircut!
MAX

Le grand soir...?

Ce soir, ce sera le grand soir... Ça fait plusieurs jours que j'évite un peu madame V. Mais ce soir, j'ai enfin accepté son invitation à souper... Je sais qu'elle veut quelque chose de plus que la complicité que nous avons bâti toute les deux depuis une semaine. Elle sent aussi que j'en suis à ma première expérience avec une femme... Je lui ai même dit que je n'étais pas sûre d'aimer ça... (entre vous et moi, j'aime vraiment les hommes... Et j'aime vraiment beaucoup les pénis!!! Alors, qu'un vagin... Hum... Pas sûre... Mais je ne suis pas fermée à l'idée (je suis tellement en manque!!!) Anyway, madame V m'a dit de me laisser aller et de lui faire confiance... Alors, c'est ce soir le grand soir où je saurai si j'ai un potentiel lesbien ou non...
Et samedi matin, je pars à New York pour 3 jours avec mon Maximum d'amour...

Quel suspence!
Pepper
xx

mercredi 16 mai 2007

Poème chinois

"Il y a bien longtemps,
il était de bon ton de se réunir
dans un jardin privé
pour s'adonner aux arts,
pour discuter philosophie,
pour lire des poèmes,
pour admirer peintures et pierres originales,
pour boire avec des amis,
pour réfléchir sur la vie
en se promenant sous la lune.

À cette époque,
la spiritualité,
la quête de beauté,
le dépassement de soi
et l'harmonie avec la nature
étaient des valeurs fondamentales."

mardi 15 mai 2007

La petite pillule

Hier, en allant reconduire Flo et Conan à l'aéroport il y a comme eu une confusion au comptoir. La préposée au comptoir a pensé, un bref instant, que c'était moi qui partait avec Flo. Nous étions en train d'embarquer les bagages sur la balance. Le Vicking était aux toilettes.
-Votre lune de miel, j'imagine? (qu'elle me lance avec un clin d'oeil)
- Heu... Pas du tout... Je... Pourquoi vous dites ça?
- Parce que vous avez l'air tellement amoureux tous les deux, je pensais que... Vu que l'île que vous avez choisi est une destination vraiment romantique...
Je regarde Flo qui met un très gros sac sur la balance. Je reviens à la gentille préposée.
- Ce n'est pas moi qui part avec lui...
Le Vicking revient en courant. Il embrasse Flo en le prenant par la taille.
- Il y avait une file pas possible aux toilettes... Je suis désolé...
Je vois la face de la gentille préposée qui change. Elle me regarde.
- Un beau gaspillage!
Je souris. Je ne sais pas quoi répondre... C'est vrai que tout serait tellement plus facile si Flo était juste aux femmes... Ou du moins si moi j'aimais les hommes...
...
Vous savez que Flo a été fou amoureux de moi pendant longtemps... C'est d'ailleurs le dernier gars avec qui j'ai fait l'amour. Une catastrophe! Je ne suis vraiment pas hétéro! Pas que je ne veux pas. J'ai essayé. Et je peux vous dire qu'avec Flo tous les éléments étaient là pour que je sois la petite femme hétéro heureuse... Je le soupçonne même de ne plus sortir avec des filles, juste parce que je suis là. Dans sa vie. Tout serait tellement plus simple si j'étais hétéro! Je serais au soleil en ce moment, les deux pieds dans le sable... S'il y avait une petite pillule qui rend hétéro, je vous jure que je la prendrais.
...
Dans la voiture, je décide d'appeler Joss. Je veux prendre de ses nouvelles. Et je ne voulais surtout pas rentrer chez moi toute seule. Je savais que Pepper et Max ne seraient pas là. Je savais aussi que Joss ne va pas super bien. En bonne petite maman que je suis, je m'inquiête.
Il répond. Sa voix est triste comme je l'ai rarement entendu. Je l'invite à aller prendre un désert. Je me gare devant chez lui comme il tourne le coin de la ruelle avec Margot. Margot me reconnaît. Joss la laisse me foncer dessus. Il arrive en souriant. Il est beau comme un poème d'Émile Nelligan. Il est fort et faible. Mélancolique et brillant en même temps. Il dépose Margot chez lui et nous montons sur Mont Royal en jasant. Nous tournons vers l'Ouest. Les trottoirs sont encore plein de monde. Il me parle de son training comme serveur qui a été, selon lui, une catastrophe...
- J'avais juste le goût de partir en courant pis de brailler... À la fin du shift, j'étais sûr que ma boss allait me dire que ça marcherait pas, mais au lieux elle m'a dit "Bravo! Bon shift!" et elle m'a donné deux autres shifts...
- Tu vois, tu devais pas être si pire... Je suis sûr que tu étais super bon... Donne-toi du temps...
- Je suis pas capable, Sandy! C'est l'affaire de trop dans ma vie... J'ai les batteries à terre, complètement... Je comprends pas...
- Tu es trop dur avec toi, Joss. Tu t'en demandes trop...
- C'est con d'avoir autant de peine après juste un mois... C'est vrai que je me suis ben trop embarqué vite!
- Heu... Lui aussi, Joss... Attends un peu... Tu m'as dit qu'il t'appelait plusieurs fois par jours, qu'il t'a acheté des fleurs après deux semaines, qu'il a pris pleins de photos, qu'il a acheté du champagne, la fondue au chocolat... Il a tout fait pour que tu embarques vite... Moi je pense qu'il a juste choké! Il a voulu être parfait pis t'en mettre plein la vue pis y'a eu peur de ne plus être capable d'assurer...
- C'est aussi ce que dit Superbe. Je lui disais que je m'en voulais de m'être embarqué si vite, pis elle m'a dit qu'il aurait sûrement cassé anyway. Si j'avais pas répondu positivement à tous ces cadeaux pis ses téléphones il m'aurait sûrement flushé en me disant " T'sais, je t'ai acheté des fleurs pis pleins de cadeaux, je t'appelle pis tu me rends pas mes messages, je te prépare à souper pis tu fais rien pour me prouver que ça... blabla..."
Exactement à ce moment-là, pendant que Joss m'explique ce qu'aurait pu lui dire Superman (Joss est comédien, il y met de l'intensité!) Je remarque que les gens sur la rue se sont mis à nous regarder... Un gars se retourne vers son ami devant chez Baptiste et lui fait un signe du genre : "Fuck! Le pauvre gars se rend pas compte qu'elle veut rien savoir de lui!" - Ça y est! Je passe pour la bitch qui est pas capable de flusher un mec trop collant! Je souris... Joss s'en aperçoit.
- Qu'est- ce que tu as?
- Oh! Rien... Tu es sûr que tu veux plus passer d'auditions... Tu as un vrai talent de comédien!
Il réalise ce que je veux dire quand il regarde autour de nous. Nous partons à rire. Et c'est là que les grands esprits se rencontrent... Joss me parle de la petite pillule qui n'existe pas...
- Tu es en train de passer pour le gentil hétéro trop romantique...
- J'te jure que s'il y en avait une petite pillule pour devenir hétéro, je la prendrais tellement tout de suite sans aucun remord! J'suis tellement écoeuré des osties de gais! Criss que je serais ben être aux femmes!
- C'est sûr que tu aurais l'embarras du choix, tu es juste entouré de belles filles!
Finalement, le gâteau d'hier était trop sucré et il coûtait vraiment trop cher! Il a bien accomplis sa mission de réconfort.
...
Dans un monde idéal, je serais avec Flo au soleil en ce moment...
Dans notre monde imparfait... Aujourd'hui, il pleut des cordes... Et Joss écoute des dessins-animés sous la couête! (Il est venu bruncher!)

Bonne journée
Sandy
(et Joss)
xxx

lundi 14 mai 2007

Partis pour le paradis!

Les billets pour le Sud ne coûtent rien en ce moment.
Je n'ai pas de show avant juin.
Conan est en vacances.
Nous avons décidé de partir deux semaines au paradis sur un coup de tête!
Nous nous envolons ce soir.
Je promets de boire des Pina Collada à votre santé, les deux pieds dans le sables, en train d'admirer mon beau Vicking tout nu jouer dans les vagues...
À dans deux semaines...

Signé: FLO (et Conan)

samedi 12 mai 2007

Max fait du sport!

J'ai décidé que je commençais à aller m'entraîner. Je veux perdre mon surplus de poids. Je suis motivé. Je suis capable! Hier, j'ai rendez-vous avec un entraîneur pour qu'il me bâtisse un programme d'exercices adaptés. Une petite chinoise arrive devant moi... Quoi? (Que je me dis en dedans!) Comment ça j'ai pas droit au bel entraîneur musclé pour me montrer à faire de l'exercice??? Ben non, moi, j'ai droit à la trois pommes!
...
-Lavé coude trois...
-QUOI?
(Je comprends rien de ce qu'elle raconte en plus! )
-Lavé coude trois!
-Le coude trois???
(Entraîneuse trois pommes! Je connais personne qui a 3 coudes dans ce pays!)
-NON! TROIS! TROIS!!! (qu'elle me crit en pointant mon coude droit)
- HA! Droit! Mon coude droit!... Je comprends, vous voulez que je lève mon coude droit!
- C'est ça: Lavé coude trois! Facile!

Ça n'arrive qu'à moi!
MAX

jeudi 10 mai 2007

POURQUOI???

C'est un peu à cause de Flo et Conan (Flo donne sa version) que May et moi avions aussi commandé un dessin de nous deux à notre ami Joss.
J'en ai parlé très peu... Ici et là... Sans trop m'étendre sur le sujet... C'est que la rupture est encore si présente... Si je suis revenue habiter avec les trois autres Fantastiques, c'est que May et moi avions rompus, nous vendions le condo, nous baissions les bras sur notre histoire d'amour, vieille, et pourtant encore belle, de 9 ans de complicités...
Quand Joss m'a annoncé que Chum l'avait quitté, pour vrai, les deux bras m'ont tombés. May non plus n'en revenait pas... Et pourtant, quelques mois plus tard, nous nous quittions aussi... Nous avons fait parti de cette terrible vagues de ruptures qu'il y a eu à la fin 2006! Juste après Noël, le soir du 31 décembre exactement... J'ai passé la dernière nuit de 2006 et le premier matin de 2007 à pleurer sous la pluie battante (Vous rappelez-vous de cet horrible orage dans la nuit froide du 31 au 1er?) Elle restera marquée dans ma mémoire à jamais comme une des pires nuits de ma vie... Ne plus savoir où aller... Ne plus savoir à qui s'accrocher... Ne plus voir clair, juste embrouillé, parce que y'a un mur de larmes qui coule sans arrêt... Se sentir arrachée, déracinée... Se demander si on a bien fait...
Et vous allez me trouver folle. C'est moi qui l'ai quittée. J'ai été heureuse avec May. Complètement heureuse... Sauf pour une chose: Je ne peux pas entrevoir ma vie sans avoir d'enfants... Et May n'en voulait pas. Ça fait longtemps qu'on le savait. On en avait souvent parlé, et ça finissait en chicane et en insultes. Je pleurais et on décidait qu'on ne soulèverait plus le sujet... Chacune de notre côté, on se disait qu'on ferait changer d'oppinion l'autre un jour ou l'autre... Et ça revenait inévitablement... Et à Noël, c'est revenu fatalement. Devant toute ma famille...
Je vais avoir 30 ans bientôt. Je m'étais toujours dit que j'aurais mon premier enfant avant 30 ans (ou du moins que je tomberais enceinte à 30 ans...) J'ai compris que May ne voudrait jamais être mère. Elle avait peur. Elle disait qu'elle se savait trop égoïste pour être une bonne mère. Moi je pensais qu'elle serait extraordinaire. Mais elle ne voulait pas. Point à la ligne. Point final.
Moi, je ne peux imaginer ma vie sans vivre ça. Ce n'est pas parce que je suis gaie que je dois me priver de mon rêve d'élever une famille. Je rêve depuis toujours d'une table pleines de petites têtes frisées, des grands yeux brillants qui se régalent de la vie... J'aime trop la vie pour ne pas la partager comme l'ont fait mes parents avec moi... Et j'en veux même plusieurs enfants, parce que j'ai trop souffert d'être fille unique...
En début de semaine, il faisait beau sur Ste-Catherine. J'étrennais une nouvelle robe soleil et j'avais envie de m'acheter des livres de filles pour quand la piscine du Parc Laurier allait ouvrir... J'entre dans le Renaud Bray et je vois Joss à sa caisse.
-Ha! JOSS!!! Je savais pas que tu travaillais aujourd'hui... Ça va bien?
-Hum... (et il me sourit en même temps que ses yeux se remplissent d'eau)
- Qu'est qu'il y a?
- Ha... Je... Ça va aller... Je peux juste pas trop en parler ici... je... Attends, j'vas prendre mon dix...
Il appelle une collègue pour le remplacer et nous sortons dehors. Ils sont en train de manipuler des palmiers dans le parc en face et je passe un commentaire machinale (pour diluer l'atmosphère) pendant que Joss s'allume une clope.
-C'est ridicule de faire venir des palmiers de Floride qui vont mourir à l'hiver, je trouve...
- Il paraît que ça a couté 50 000$ en plus!
- C'est encore plus ridicule de dépenser 50 000$ pour ça, dans un des quartiers les plus pauvres de la ville... (Je me retourne. Joss tire une bouffée.) Qu'est-ce qui se passe? C'est pas avec ton nouvel amoureux qui s'est passé quelque chose de grave au moins?
- (Il sourit en avalant un gros mottons qui reste coincé dans le fond de sa gorge) C'est fini!... Il y a trop de choses qui se passe dans sa vie en ce moment... Mauvais timing... Pis je sais pas... J'ai comme pus de jus... On dirait qu'il y a quelqu'un qui a fait une poupée vaudoux à mon image!
- Ben voyons donc! Ça avait l'air d'aller super bien vous deux...
Il m'explique un peu les raisons que lui a données son Superman. Raisons qu'il comprend. Raisons qui lui donne l'espoir d'un retour possible aussi. Il tente de dissimuler cet espoir devant moi, parce qu'il sait qu'il ne faudrait pas, mais je le connais Joss. On a quand même été un couple voici plusieurs années... Et comme je tente de consoler mon ami, qui je vois tourner le coin de la rue avec un bébé dans les bras? Vous l'avez deviné: Mon ex, May!
- Oh! Salut Sandy! Salut Joss...
- Salut? Ça va? Je... Je savais pas que tu attendais un bébé! Coudonc, c'est-tu moi le père? (quand je suis nerveuse, je dis n'importe quoi!)
- Ben non... C'est... C'est ma nouvelle blonde... C'est à elle la petite puce... Elle a accouché cet automne...
- Ha! (HAAAAAAAAAAA!!!!) Elle est belle! (Elle a l'air d'un singe! Ben non, c'est pas vrai, elle est évidemment magnifique!) Tu... Je... Ben...
- Je voulais te le dire mais tu sais ce que c'est la vie avec un bébé... (Non, je le sais pas ce que c'est la vie avec un bébé, parce que t'as jamais voulu qu'on en ai un bébé!!!) T'as pus une minute à toi pis... Depuis qu'on habite ensemble...
- Vous avez pas perdu de temps...
- Ha! Tu sais ce que c'est, un vrai coup de foudre! (C'est ça! Tourne le fer dans la plaie!) Quand tu rencontre "la bonne personne", tu le sais et tout va très vite!
(Joss devient vert lime!)
- Bon, je vais retourner travailler... (Il se sauve en courant dans la librairie)
Silence. May me regarde, intriguée.
- Qu'est-ce qu'il a lui?
- Il vient de casser avec "le bon" justement...
- Ha! C'est plate... Pis toi, ça va?
- Je sais pus trop là...
- Comment ça?
- J'ai comme envie de pêter la gueule à quelqu'un! T'es-tu volontaire?
- Ben voyons? Qu'est-ce que j'ai faite?
(Je me sens mal.)
- Excuse-moi, May... Je viens de finir de faire trois nuits en lignes... Je pense que je suis fatiguée... J'te souhaite tout le bonheur du monde avec ta petite famille pis...
(Plus un son n'arrive à sortir de ma gorge. Tout est noué. Les larmes me viennent aux yeux. Je veux partir très loin... )
- Attends... Va-t-en pas de même... Ça serait le fun d'aller prendre un verre ensemble à un moment donné... On avait du fun avant...
- Je pense pas non.
Et je suis partie en courant sur Ste-Catherine... J'ai arrêté devant le Kilo. À bout de souffle. J'ai vomis dans le parking de TVA.
Une seule question me revenait en tête contamment...

"Pourquoi??? POURQUOI???"


Signé: SANDY

mercredi 9 mai 2007

L'acalmie après la panique

Je n'avais pas réussi à reparler à Conan hier. Je me suis couché très tard après qu'il n'y ait plus rien à la télé. J'avais fumé un joint en faisant faire la dernière promenade à Hubert. Ça m'avait calmé. Je m'étais endormis avant de terminé le chapitre du livre que je suis en train de lire. Avant de fermer la lumière, j'avais encore vérifié si Conan m'avait laissé un message (pour répondre au 36 autres que moi, je lui avais laissé durant la journée!)
...
Soudain, je suis réveillé en sursaut. Conan est là. Son corps tout nu est collé sur le miens. Il me sert très fort.
- Tu dors dur!
Il prend mon pénis bandé dans sa main.
- (reprenant mes esprits) Tu m'as fais peur... ( Je regarde l'heure. Il est 4h04) Pourquoi tu m'as pas appelé?
- J'voulais te faire une surprise...
Il m'embrasse. Il sent l'alcool. Je le regarde dans les yeux avant de continuer.
- J'ai eu peur...
que je lui lance.
- Je sais...
- Non, je veux dire... j'ai eu peur de t'avoir perdu tantôt...
- Tu sais, je voulais juste te dire que...
-Je sais... Moi aussi je t'aime en ostie!
Nous avons fait l'amour toute la nuit...
signé: Flo

mardi 8 mai 2007

Panique

Tantôt, le téléphone sonne. Je réponds. C'est Conan.
- Qu'est-ce que tu fais? qu'il me demande.
- Je pratique ma guitare. Pourquoi?
- Pour rien. Je viens juste de passer sur la plaza St-Hubert à pieds et ça m'a fait penser à toi.
- Comment ça?
- Ben... Y'a pleins de boutiques de mariées, pis...
- Tu veux qu'on se marie?
... Silence...
- Je voulais juste te dire que...
- J'espère que tu veux pas qu'on se marie? (je commence à paniquer)
- Ben non... Je... Oublies ça...
- Non. Je veux pas me marier, moi. (je panique)
-Moi non plus, c'était une joke... Je...
... Le ton monte...
- On a ben du fun, mais je veux pas être ce genre de gai-là...
- Hey? Je faisais une joke. Je veux pas me marier non plus!
... Le ton monte encore...
- Je sais même pas combien de temps tu vas rester encore à Montréal...
-Je voulais juste te dire que je t'aime, ostie!
Il raccroche.
...
J'ai réveillé Sandy par mes cris dans le téléphone. Elle apparaît dans le cadre de porte de la cuisine.
- Qui c'est qui se marie?
- Personne...
- Pourquoi tu criais comme ça?
- Pour rien...
... Elle va se faire du café.
- Tu veux un café?
- Trouves-tu que j'y ai été un peu fort?
Elle se retourne et sourit. Elle fait le signe "un petite peu" avec son pouce et son annulaire...
Quand j'ai essayé de rappeler Conan, il avait fermé son cellulaire.

Signé: Flo

Vie de bureau

Il y a eu pleins d'imprévus au bureau qui ont fait que je n'ai pas pu reparler à madame V (ma boss) après son retour de Toronto. Elle était toujours sortie ou en réunions. Elle passait très vite devant mon bureau et me regardait à peine. J'ai passé la fin de semaine à me demander si je n'avais pas rêvée son regard sur moi la semaine dernière...
Lundi matin (hier) je la croise à la machine à expresso...
-Ha! Madame V! Ça va?
-Oui... Et toi?
- Heu... Oui... Je...
- Je suis désolé pour la semaine dernière... (Je suis sûre que c'était la première fois de sa vie qu'elle s'excusait...) J'ai pas eu une seule minute à moi... J'ai travaillée toute la fin de semaine... Je viens de terminer... blablabla... (Comme sortie de nulle part...) Tu es libre ce soir?
- Vous voulez qu'on ailles prendre un verre?
- Ça me ferait le plus grand bien... Vraiment, j'en ai besoin...
Nous sommes donc allées prendre un verre de vin et manger une bouchée sur St-Laurent, pour ensuite aller au cinéma. Nous sommes allées voir " La vie en rose", le film sur la vie d'Édith Piaf. Le film et surtout l'actrice principale m'ont beaucoup touché... Et ma Madame V aussi. Je l'ai entendu renifler au moment ou Piaf apprend la mort de Marcel (son grand amour boxeur) je me suis retournée, et Madame V était en larmes. J'ai souri. Je lui ai mis la main sur la cuisse. Elle a pris ma main et l'a serrée très fort...
Ce matin, au bureau, j'écoute en boucle ma compil de Piaf et Madame V fait de détours juste pour passer devant moi. Alors elle me sourit...

"Tu me fais tourner la tête...
Mon manège à moi, c'est toi..."
;)
Pepper
xxPublier

samedi 5 mai 2007

Lumière du matin

J'ai eu une requête spéciale cette nuit pendant mon shift. Il était vers 4h30. Tout était tranquille. C'est le calme plat dans le service autour de ces heures-là. Je somnolais doucement. Une patiente en fin de vie sonne. Je vais la voir. Son état ne s'est pas empiré, mais nous savons tous qu'elle s'en va doucement. Elle me demande si ce serait possible de la sortir dehors. Je demande pourquoi elle voudrait sortir à cette heure? Elle me dit, avec sa petite voix presque étouffée: "Je sais que c'est mon dernier matin. J'aimerais ça voir le soleil se lever pour une dernière fois... Tu sais, le soleil qui se lève, c'est une des plus belle choses que le bon Dieu a faite..." Je l'ai sorti du lit tout doucement. Je l'ai assise dans une chaise roulante. Je l'ai emmitoufflée dans plusieurs grosse couvertures de laines et nous sommes sortie ensemble autour de 5 h25... Elle m'a serrée la main pendant tout ce lent spectacle... La lumière du soleil levant était particulièrement belle ce matin.

vendredi 4 mai 2007

Page blanche

Et dire que c'est moi qui a eu l'idée de partir un blog... Il me semble que j'ai jamais rien à raconter...
Pff!
MAX

jeudi 3 mai 2007

Un premier dernier verre avec Max

Sixième partie - JUIN 1998

Comment tout a commencé entre nous quatre

Par Sandy

Maintenant que tout est rentré dans l'ordre à l'appart, il est maintenant temps pour moi de vous ouvrir encore une fois mon journal intime et de continuer cette fabuleuse épopée de nos 20 ans...

Première partie: Début d’été, début de soirée, par Flo

Deuxième partie: C'était à l'époque où on enfumait encore les bars... par Sandy

Troisième partie: Comment j'ai retrouvé Flo et rencontré Sandy... par Maximum
Quatrième partie: Les débuts de THE Ex et de Flo. par Maximum
Cinquième partie: Ce n'est pas d'hier que Flo a des problèmes avec ses EX! par Pepper

Donc, Flo était resté dans le bar avec Vicking et Maximum avait proposé de venir me reconduire chez moi... C'est là qu'on est rendus...

"---Tu viens prendre un dernier verre?

Je me rendis compte que ma proposition sonnait faux. J’eue peur que Maximum pense que je n’étais pas si gaie que je le prétendais.
---Tu as décidé de changer d’orientation? Rit-il.
J’avais vu juste. J’étais trop saoule pour me défendre. Mais je n’avais pas le goût qu’il parte. Maximum me plaisait vraiment. Vraiment beaucoup. Évidemment, pas d’un point de vue physique, malgré que je le trouvais mignon comme tout avec son visage joufflu de chérubin et ses minces cheveux couleurs carottes. Autant que Flo était un canon, selon mes critères, je venais de trouver un autre idéal masculin, j’en était sûre. Mon deuxième coup de foudre. Je l’avais senti tout de suite.

Ça s’était passé presque comme ça aussi avec Flo. Il était entré dans le cours de français-théâtre et vlan dans les dents. Je l’avais trouvé très beau. J’aime les hommes minces et délicats. Ils me font craquer. J’aime la fragilité chez un homme. Pourtant, avec Maximum, il y avait quelque chose de plus. Son corps enrobé appelait les câlins. Et puis, il y avait quelque chose de très féminin en lui. Mais j’étais trop saoule pour voir clair dans tout ça. Je voulais seulement qu’il ne parte pas si vite. Je ne voulais pas me retrouver toute seule.
---Qu’est-ce que tu m’offres? Me demanda – t-il.
---Heu… J’ai de la boréal blonde, un restant de vin rouge… À moins que… et pastis, porto et sûrement de la téquila.
---Va pour le porto!
---Excellent!

Maximum gara sa voiture sport rouge en exécutant un parallèle de main de maître (Oui! Déjà à cette époque, il avait son premier char sport!) Sans oublier de faire crisser un peu les pneus. Hic! Cette voiture suréquipée semblait démesurée en comparaison avec son chauffeur. C’est vrai! D’habitude les chauffeurs de ce genre de bagnoles frime rouge devaient se la jouer Gros macho pour combler un complexe quelconque… Du moins, cette théorie me plaisait et à chaque fois que j’attendais à un feu rouge pour traverser et qu’un chauffeur de TransAm rouge me klaxonnait et/ou me sifflait, en faisant ronronner son moteur, je me plaisais à imaginer que je baissais son slip et que je découvrais un mini pénis. Je sais que c’est tellement important la grosseur de l’engin. Il n’y a pas une soirée entre gars (et moi!) ou il n’est pas question de queues. J’ai déjà essayer de parler de lèvres, ou de clitos, juste pour rire. Ils n’ont pas ri.

Maximum enlevait les clés du contact pendant que je lui regardais l’entre jambe. Pour la première fois, ma théorie ne me plaisait pas. J’étais déçu. Pas pour moi, pour lui. Ça devait tellement être important pour lui. Ha! Hic! Les complexes. J’essayais tant bien que mal de sortir de l’embarcation terrestre en me disant que de toute façon, j’en avais rien à foutre de la grosseur du pénis de Maximum. Je ne le faisais pas monter chez moi pour une partie de jambes en l’air. De toute façon, cette manie qu’on les hommes de se vanter de la grosseur de leur organe génital, de toujours en parler, mais de ne jamais vouloir le montrer, ça me répugnait au plus haut point. C’était le comble du machisme. Voilà que moi, je me faisais du souci pour la grosseur du kiki d’un ami. Étais-je une macho?

Je fermai la portière quand j’entendis un cris strident. Je me retournai et je vis Maximum qui regardait l’aile avant, les deux mains sur les joues. Il était dans tous ses états.
---Mon bébé! Mon petit bébé chéri! Quelqu’un t’as fait un gros bobo!
Il cria de plus belle. Une fenêtre s’était allumée plus bas.
---Maximum! Qu’est-ce qui se passe?
---Un petit salaud a fait des raies avec une clé sur la carrosserie d’Alexie.
Je souris, tout en compatissant aux malheurs de mon pauvre compagnon. J’avais complètement arrêté de me soucier de la taille de son pénis. Il était redevenu un homme avec un cœur. Un homme qui appelait sa voiture « Alexie » en hommage à Joan Collins, qui interprétait la bitch dans la kitchissime série Dynastie. Maximum vouait un culte sans bornes à ce personnage de garce en vison, avec ses millions, ses robes à épaulettes et ses chapeaux à voilette. Il m’avait raconté quelques potins en sortant du bar, un peu plus tôt, quand il m’avait présenté à sa voiture. Enchantée! Il avait sorti du coffre à gants, tout en brûlant une lumière jaune orange, un scrapbook avec toutes les photos et articles de la série. Photos qu’il collectionnait depuis sa plus tendre enfance. J’avais jeté un bref coup d’œil. J’étais trop occupée à me cramponner à mon siège. Respirer. Attrapper le hocket. De toute façon, regarder des photos ou lire en voiture me donnait mal au cœur. Et vu que j’avais pas mal bu, déjà, je ne voulais pas souiller les sièges d’Alexie.

La raie sur l'aile était profonde. Le mal pour le mal était toujours un sentiment foudroyant d’insécurité qui me glaçait instantanément les chevilles et les mains. Rentrons et vite.
---Bon, viens! On va noyer ce nouveau malheur dans l’alcool. Me dit-il, en faisant claquer ses doigts dans les airs.

Nous montâmes les escaliers en fer forgés de mon appartement de la rue Visitation. Mes escaliers tournaient à 90 degrés juste en arrivant en haut. J’eue un vertige en regardant le trottoir, un étage plus bas et je lançai un regard à Maximum qui me suivait.
---Fait attention, C’est à pique!
Il me regarda, intrigué et me répondit d’un ton ironique :
---Il manquerait plus que ça : Une jambe cassée parce que j’aurais déboulé des escaliers.
Il rit. Je ris aussi.

Après avoir ragé contre ma serrure et donné un bon coup de hanche et d’épaule, la porte céda et ouvrit enfin. De la musique techno emplissait l’appartement.
---Ma coloc, July, doit être là. Tu vas voir, elle est géniale.
Maximum parut rassuré. Nous nous engageâmes dans l’étroit corridor de mon appartement. Chaque pièce de mon cinq et demi était à gauche de ce couloir. Je jetai un coup d’œil furtif dans chacune d’elle, ramassant les vêtements abandonnés sur le plancher de marquetterie. La musique s’intensifiait à mesure que nous nous enfoncions dans le logement. Je redoutais le pire quand je ramassai un jean deux fois trop grand pour le corps menu de ma colocataire de l'époque. Mes appréhensions furent confirmées quand je me penchai pour ramasser un string noir et un caleçon Calvin Klein définitivement masculin. Je me retournai vers Maximum qui continuait à me suivre silencieusement, mais avide, tout de même, de savoir ce que nous allions découvrir à la fin de cette chasse aux trésors truffés d’indices. Il tremblait d’excitation comme je m’en doutais.
---Tu aurais dû me le dire que tu m’invitais à une orgie! Me lança-t -il , sarcastique.
Je ne savais pas trop quoi répondre. Je souris, je crois. Nous entrâmes dans la cuisine, située tout au fond. La techno nous sauta sur les tympans. La porte de la salle de bain était ouverte et une épaisse vapeur d’eau chaude s’y échappait. Des rires, des gémissements et encore des rires, plus gras ceux-ci parvinrent à nos oreilles.
---July! JULY?! Je suis rentrée! Je suis avec un ami!
Aucune réponse. La musique et le bruit de l’eau me faisait une trop grosse compétition. Je me dirigeai discrêtement vers le ghetto blaster pour baisser le volume pour qu’ainsi elle nous entendre arriver. Le bruit de l’eau qui s’écoule s’arrêta net, suivi de quelques murmures. J’avais la main sur le bouton volume, je me dépêchai pour baisser le vacarme, mais un homme au crâne rasé de près sortie de la salle de bain, une extrémitée de serviette dans chaque main, s’essuyant le dos à grands mouvements de va et viens. Nord, sud. Gauche, droite. Il exposait ainsi tout son corps. Je restai subjugué devant la nudité agressante de cet athlète au corps surdéveloppé et imberbe. Mes yeux furent vite attirés, bien malgré moi, par une toute petite touffe de poils noirs couronnant un énorme sexe encore tout gonflé. Ce sexe était coiffé d’un gros gland luisant du même rouge que la voiture de Maximum...
Maximum!
Je me tournai vers mon compagnon de beuverie en redoutant le pire. Il avait la mâchoire décrochée, presque aussi pendante que celles des personnages de Bugs Bunny quand ils sont victime d’une surprise. Je revins vers la statue grecque. Lui aussi était figé. Nous formions un triangle presque isocèle. Moi, à côté du radio, Maximum dans l’embrasure de la porte de la cuisine et l’exibitionniste tout juste sorti de la salle de bain. Personne ne bougea. Nous avions tous la bouche ouverte, mais personne ne parlait. Quand le sexe de l’homme dégonfla, je levai le son de la musique au maximum, comme pour faire se passer quelque chose. Un appel à l’aide. Je rebaissai la musique et parlai la première.
---JULY? Je suis rentré!
Je n’eue pas le temps de finir ma phrase que ma colocataire sortie des toilettes, toute aussi nue. Nous avions l’habitude de nous promener à poil dans la maison. Je connaissais July depuis toujours et je ne prêtais plus attention à son corps de femme. Pourtant, ce soir-là, je le remarquai comme pour la première fois. Ses petits seins immatériellement fermes, m’agressèrent.
---Sandy?! T’es déjà là! Elle regarda son amant. Couvre-toi, espèce de macho! Lui lança-t-elle. T’as aucune chance avec elle! Je te l’ai dis, c’est une brouteuse, ta queue la laisse froide!
---Enchantée. Répondis-je, un brin agressive, même si j’avais plus envie de crucifier ma coloc. July avait le don de me mettre hors de moi quand elle devenait vulgaire simplement pour reprendre le contrôle d’une situation ambarassante. Monsieur muscle enroula la serviette autour de sa taille.
---Je ne suis pas seule, July.
July se retourna vers Maximum, qui reprenait tranquillement l’usage de ses cordes vocales en poussant des petits cris aiguës, comme un fou rire qu’on essaie de contrôler.
---Salut! Lança-t-elle. Je suis July. Je suis la coloc de Sandy. Je suis… Toute nue!
Elle éclata d’un rire grave. Elle était complètement gelée. Maximum lui serra une main encore humide. Je le sentais un peu embarrassé par la nudité provocante de ma ravissante colocataire. L’atmosphère était définitivement à l’étroit. Machinalement, j’enlevais mon collier, comme si c’était cet objet qui m’étranglait. Et je dis, en désespoir de cause :
---Bon, allez vous habiller! Après, on prendra un verre tous les quatre!
---Bonne idée! Viens…Heu… Voyons, c’est quoi ton nom?
---Kristopher, avec un K…
---Ben oui, c’est vrai… Envoye Spéciale K!
July était toujours partante pour un verre de plus… Ou de trop! C’était un de ses principes de vie : « Ne jamais refuser un verre. » Parfois, ça rendait les soirées de semaine (surtout en périodes d’examens!) difficiles. Elle se retourna vers l’adonis en serviette qui n’avait pas bougé.
---Qu’est-ce que tu fais? Tu viens ou tu prends racine?
Il répondit en lançant un grognement presque inodible et suivit sa maîtresse hors de la cuisine. L’oxygène sembla revenir dans les lieux du malaise. Je fis comme si j’assumais la situation de main de maître, mais au fond, tout mon intérieur était en tremblement de terre. Je détestais perdre le contrôle. C’est Maximum qui brisa la glace.
---C’est un drôle de nom…
---Quel nom? July? Tu trouves que July c’est un drôle de nom? Moi, je trouve que ses parents ont simplement manqué d’originalité!
---Non! Je parlais pas du nom de ta coloc, je parlais du surnom qu’elle donne à son Jules.
---Quoi? Il s’appelle Jules? J’avais compris…
---Non! Me répondit-il, en riant. Où t’étais pendant les derniers cinq minutes? Elle l’a appelé « Spécial K »
Je me mis à rire nerveusement. Je n’avais pas porté attention au nom qu’elle lui avait donné. Je me trouvais soudainement ridicule d’avoir été paralysé par une situation si banale. Je venais d’être découverte.
---Oh! Tu sais, il y a tellement de gars qui passent et repassent ici! Dis-je pour me défendre, mais surtout pour reprendre la situation bien en main. « Ça fait longtemps que je ne porte plus attention aux noms qu’ils ont! »
J’expliquai à Maximum que July se plaisait à donner des surnoms à ses amants. Elle ne gardait jamais de souvenirs physiques. Pas de billets de cinéma, de sous-verres, des bouts de quelques papiers que ce soit. Non. July avait une manière bien particulière de classer ses souvenirs de mecs. Elle leur donnait des surnoms, car disait-elle, il n’y a rien qui ressemble plus à trois «Patrick » que deux « Eric », et il n’y avait rien de plus oubliable aussi, tandis qu’un surnom, ça rappelle automatiquement un souvenir. En donnant un surnom, elle se rappelait toujours d’une partie intime (ce qui l’intéressait le plus) de ses hommes. C’était une sorte de romantique, au fond. Elle possédait une mémoire incroyable. Même si elle ne les gardait jamais longtemps, elle se rappelait que telle date dans tel bar, elle avait rencontré un «Caramilk boy » , parce qu’elle avait mangé une Caramilk avec lui. Ou encore, on rit encore de « Mamamen » parce qu’il disait « men » à chacune de ses fins de phrases et « maman » quand il jouissait. Je le sais, je l’avais entendu pendant toute une semaine (sans entendre ma coloc!!!) Je me demandais quand est-ce qu’elle viendrait à bout de surnom. Flo et moi avions fait des paries sur la date où elle oublierait un de ses mecs, ou encore qu’elle donnerait le même surnom à deux de ses conquêtes. Nous avons perdu tous les deux.
---Je trouve ça vraiment génial comme manière de classer ses mémoires. Je trouve cela très féminin.
---Pourquoi « féminin »? Demandais-je à Maximum, incrédule.
---Parce que je crois qu’aucun dragueur invétéré prendrait le temps de se rappeler chacun de ses « one-nigth ». Je me rappelle même plus du nom de ma baise de la fin de semaine passée.
---Ha!? Intéressant! Tu te considères comme un « dragueur invétéré »?
Maximum changea de visage. Il devint rouge.
---Je voulais pas dire ça. Je voulais seulement…
Je ressentis beaucoup de culpabilité après avoir été si familière. C’était un jeu commun entre Flo et moi, on essayait constamment de se mettre en boîte. Peut-être qu’avec Maximum, cette petite game ne faisait pas son bonheur. C’est à ce moment que je réalisai que je ne connaissais Maximum que depuis trois heures. Alors que j’avais l’impression de le connaître depuis toujours. J’aurais voulu que notre relation soit déjà arrivée aux points où il n’y ait plus de malaises. Je m’en voulais. Je ne savais pas quoi faire pour rattraper la situation qui me glissait littéralement entre les doigts. Je me sentais soudainement à bout de forces et complètement à l’étroit dans ma cuisine. Heureusement, July entra, suivi de son « Spécial K ».
---Vous n’avez pas encore commencé?
Ouf! July venait de me sauver. Je souris à Maximum.
---Excuse-moi, j’avais complètement oublié de te servir. Lui dis-je.
---Ça va! Me rassura –t- il. Il était gentil.
---Alors? Qu’est-ce que vous prenez? Je vais faire le service.
July se dirigea vers l’armoire où était rangée les verres et les coupes dépareillées suivi de près par son Monsieur muscles qui n’avait toujours pas parlé.
---Deux portos pour nous. Répondis-je à ma colocataire. Je regardai Maximum. « Tu veux toujours un verre de porto? »
---Bien sûr! Me sourit-il, visiblement satisfait que je me rappelle sa demande.
July sortie trois coupes aux pieds courts et aux corps ronds et amples. Elle se tourna vers son amant.
---Tu vas prendre une bière, j’imagine?
Il grogna.
---On a seulement de la Boréal blonde, désolé : pas de Molson Ex ni de 50! Lui lança-t-elle, un brin méchante.
Il ne répondit pas. Ou du moins, il fit un deuxième grognement un peu moins sonore que le premier. Peut-être qu’il était muet. July se pencha et ouvrit l’armoire du bas pour y prendre la bouteille de porto. Elle se releva en accrochant son cromagnon qui s’était penché lui-aussi, la singeant. Elle poussa un soupir. Elle emplit les coupes en silence et se retourna, deux coupes en main. Spécial K lui barrait la route.
---Pousse-toi un peu! Lui lança-t-elle , en soufflant.
Il fit un pas à droite. Elle le contourna rapidement et vint nous porter nos verres.
---Attendez-moi! On va faire un toast!
---Il est quatre heures du matin!
---Y’a pas d’heure pour marquer les moment, ma belle coloc en or!
Elle se retourna pour aller chercher son verre sur le comptoir et se retrouva encore une fois, face à face avec son homme.
---Mais qu’est-ce que tu fais? Tu peux aller te servir pis aller t'assoir! Lui lança –t-elle, presque agressive en lui pointant le frigo couvert de photographies retraçant nos aventures amicales allant de l’enfance à maintenant. Ça y est! Il ouvrait la bouche!
---Tu me serres pas ?
Il avait une voix grave. Très grave. Avec un rien de fragile. Maximum me regardait et semblait dire la même chose dans sa tête : «Mon Dieu! Il parle!!! » July, un peu énervée, se dirigea énergiquement vers le frigo, ouvrit la porte, prit une bière et la lui tendit. Il l’avait évidemment suivi de très près. Il ressemblait vraiment à un gros hippopotame endormi à côté d’une gazelle vive et caractérielle. Je sentais l’orage se lever.
---Tu veux-tu que je te l’ouvre avec ça?
Boum! July, la castratrice, venait de se réveiller. Le compte à rebours était commencé. Ça commençait à sentir le : « N’appelez pas, on vous rappellera! » Il prit sa bière, la décapsula pendant que July l’enjambait presque pour aller chercher sa coupe de porto qui attendait sur le comptoir. Il fit sa dernière erreur. Il la suivit encore. Elle se retourna à nouveau et lui refit face. Five…
---Merde! Merde! Kristopher! La table est là.
Elle pointa la table d’un doigt agressivement droit. Four…
---Tu as pas besoin de moi pour aller t’asseoir, j’espère! Es-tu capable de faire deux pas tout seul?
Ça y est. Elle donnait dans la condescendance ce soir. Three…
---Si on allait boire ça dans ta chambre? Lui demanda-t-il. Three et demi…
---Mais… Je veux… J’ai envie de prendre un verre avec mes amis!
Elle se servait de Maximum comme allié maintenant. Ça allait mal. Pour lui. Two…
---Mais…Mais…
Elle lui prit la bière des mains. One…
---Bon, ça suffit!
Lift off!
---Je pense que je t’ai assez vu. C’était très gentil tout à l’heure. On a beaucoup rit. C’était très rigolo la douche et tout, mais là, c’est juste assez! Tu es très gentil. Tu es très beau, mais je pense que j’ai fait le tour du propriétaire pis si j’ai besoin d’un petit chien de poche, j’vas aller au Pet shop, au coin de la rue.
Il se tenait, pas tout à fait droit. Comme foudroyé. Il ne bougeait plus. Elle lui cogna la tête avec son petit point, comme si elle cognait à une porte.
---Toc, toc, toc… Il y a quelqu’un? Je t’ai dit salut, bonne vie, adios et à la prochaine. Je peux pas être plus clair, je peux juste être plus méchante! Mais c’est pour toi!
J’étais foudroyée moi-même. J’aurais voulu être n’importe où sauf dans la même pièce que lui. Je détestais quand July ridiculisait un de ses mecs devant moi. Ça arrivait assez souvent et elle semblait y prendre plaisir. Au moins cette fois elle ne me demanda pas : « Sandy? Peux-tu expliquer au jeune homme ce que je veux dire… » Finalement, elle frisait la vacherie. Maximum semblait jubiler sur sa chaise… Ha! C’est vrai, il assistait à une scène de Dynastie Live!!!
Le pauvre Spécial K ne dit rien, il sortit la tête basse et la queue entre les jambes. Il ne nous regarda pas. Nous restâmes silencieux, sauf July qui engloutit la bière d’un trait. Elle avalait les deux dernières gorgées quand nous entendîmes la porte claquer. July vint s’asseoir, avec son verre, à nouveau souriante, comme si de rien n’était.
---Alors? Qu’est-ce qu’on disait déjà?
Maximum poussa un hurlement, que sûrement Spécial K entendit de la rue, qui finit en franche rigolade. Je regardai July et Maximum, magnifique malgré leur méchanceté. Je souris.
Nous passâmes le restant de la nuit à boire et à fumer. Nous sommes allés nous coucher, le soleil était déjà levé depuis longtemps... Maximum dormit sur le divan. Il avait pris la position du foetus..."

mercredi 2 mai 2007

Les grands questionnements de Pepper

Ça me travaille en ce moment. Je me demande pourquoi pour une femme ça a l'air plus acceptable...
Moi, je suis une femme hétéro qui se fait cruizer par sa boss qui est une belle femme homo. Et ma réaction est de me demander si ça me tente, si ça peut m'apporter quelque chose, etc... Je n'ai pas une réaction de total dégoût, j'ai une réaction de "Hum... De l'inconnu?... Intéressant..."
Imaginez un homme hétéro dans la même situation. Il se fait cruizer par son superbe boss homo (et Dieu sais qu'il y en a des superbes boss homos!!!) Je me demande s'il existe des hommes hétéros qui se demanderaient OUVERTEMENT (oui, ils se le demanderaient comme moi, évidemment, mais en secret!) si ça leur tente, si ça peut leur apporter quelque chose, etc... J'ai comme l'impression qu'ils auraient tous une réaction de dégoût...
Est-ce moi qui a un préjugé contre les hommes hétéros?
Peut-être que c'est pour ça que je n'en trouve aucun... ???
Pourquoi c'est plus acceptable en société une hétéro qui essaye avec une femme qu'un hétéro qui essaye avec un homme???

Devine qui vient de s'excuser...

Je suis dans un rush pas croyable au bureau... Évidemment, pour les gentils comptables, ce temps-ci de l,année est la période de rush suprême! Mais le temps des impôts n'amène pas que des crises de paniques, des gorges nouées et des yeux cernés... Parfois, il peut arranger les choses entre deux amis... Devinez qui est venu tout à l'heure au bureau avec ses papiers d'impôts et ses factures pêles-mêles sous le bras? Vous l'avez dans le mile: Flo!
Je le vois apparaître dans le cadre de porte de mon bureau. Je tombe en bas de ma chaise...
- Max... T'aurais-tu le temps de m'aider?
- (Je me relève) C'était hier la date limite. Tu le sais ça. Je suis dans un rush pas possible...
- Je sais... Mais... Tu le sais que j'hais ça... Tu...
- J'imagine que tu as pas classé tes factures pis que tu m'as pas fait les totaux...?
- Ben non... Mais...
(Il me regarde dans les yeux.)
- Je suis désolé, Max. J'ai vraiment été un vrai con. Excuse-moi...
...
Je pense quand même qu'il y a du Sandy là-dessous!
MAX
;)


mardi 1 mai 2007

Le vendredi soir de la honte

Vendredi soir, Madame V (qui est ma boss, qui, soit dit en passant, était toujours à regarder par dessus mon épaule et surtout à me reprendre au moindre faux pas à la job - Maudite vache!) m'a invité à aller voir une excellente pièce de théâtre. Je la pensais froide et antipathique, alors qu'une fois sortie du bureau, elle s'est montrée vraiment hyper sympathique et (j'oserais même dire) charmante. Nous sommes allées manger ensemble avant le show et nous avons pris l'apérôt. Elle m'expliqua qu'elle savait qu'elle était vraiment chiante (ben kin!) au bureau, mais qu'elle n'avait pas le choix. Elle avait dû se transformer en vraie "tigresse" pour arriver où elle était arrivée dans son métier. "C'est un monde d'hommes le monde des actuaires!" Nous avons mangé et elle a commandé une bouteille de rouge. Nous avons marché jusqu'à la salle et je sentais déjà les effets de l'alcool dans mes jambes. Le spectacle était excellent. Il m'a littéralement jeté par terre. Après, j'étais comme toute imprégnée. Je n'avais pas le goût de rentrer chez moi. Elle m'a demandé si je voulais aller prendre un dernier verre. Nous sommes descendue au Drugstore où nous avons retrouvé une bande d'amies à elle. Elles jouaient au pool. Et c'est là que j'ai commencé à comprendre... Madame V ne voulait pas seulement passer une agréable soirée avec une de ses employées... Madame V me draguait!!!
J'ai voulu partir. Elle m'a demandé si elle avait fait quelque chose pour me déplaire (veux-tu la liste???) Mais non en fait... Vendredi soir, j'ai découvert une femme vraiment... Charmante. Et franchement, je n'avais pas le goût de rentrer déjà... Ça me faisait du bien de me faire cruizer... Même si c'était par une femme... Je lui ai dit que je craignais qu'elle s'attende à plus de ma part...
- À quoi tu penses que je m'attends?
- Je veux dire... Je ne suis pas lesbienne... J'aime les hommes...
- Je sais... Mais sais-tu que tu es vraiment très attirante? J'ai l'impression que tu en doute...
- Peut-être...
(Je ne savais pas quoi dire...)
- Écoute, je te demande rien. J'ai juste envie qu'on se fasse une petite partie de pool et après, j'irai te reconduire chez toi...
Finalement, on a jouée plus qu'une partie. Et les pichets ont coulés à flots... Tellement que quand elle est venue me reconduire chez moi, j'avais pas mal perdu ce qui me restait d'inibition (déjà qu'au naturel!!!) Elle s'est comme avancée vers moi pour m'embrasser sur les joues et... C'est moi qui l'a embrassée sur la bouche... Ça faisait hyper longtemps que je n'avais pas frenché! Et C'était bon!!!
C'était pas la première fois que je frenchais une fille. J'ai déjà fenchée Sandy souvent quand des morons trop collants lui tournaient trop autour... Mais jamais comme ça! Jamais comme vendredi soir...
Et J'y ai repensé toute la fin de semaine. Elle m'a téléphoné dimanche et je n'ai pas voulu lui parler. Lundi, je ne suis pas allée travailler. Et aujourd'hui, j'y suis allée, en sachant qu'elle serait absente jusqu'à jeudi. Elle est en voyage à Toronto.
Sur mon bureau, ce matin, il y avait une bouteille de rouge, avec une petite carte: "J'ai passée une excellente soirée vendredi. Si tu veux, on boit cette bouteille ensemble à mon retour." Évidemment, toutes les commères au bureau ont voulu savoir c'était qui "le gars"... J'ai dit que je l'ignorais...
Et voilà...
J'ai honte de ce que j'ai fait parce que... J'aime les hommes... mais en même temps, j'ai comme envie de la revoir...
Pourquoi c'est à moi que ça arrive ces affaires-là?
Oui! Je l'avoue, quand j'ai accepté cette job de secrétariat, j'ai fantasmé que je me ferais sauter par un beau patron qui aurait eu la gueule de Richard Gere... Mais j'imaginais pas Richard Gere en femmes!!!
Est-ce parce que je vis trop entourée de gais que je suis en train de virer de bord???
Help me!!!
Pepper