mercredi 14 novembre 2007

La première fois que j'ai entendu parler de Vicking...

J'ai reçu une lettre de Flo ce matin! Je suis trop contente! Une vraie lettre sur papier, avec un timbre, du papier qui a voyagé... C'est quand même tellement mieux qu'un mail!
En tout cas, il est heureux avec son homme. Tout va bien pour lui en France. Ils vont bientôt déménager dans un plus grand appartement. Flo travaille dans un petit resto. Il fait beau. La vie est belle. Et ils vont venir passer les fêtes avec nous, à Montréal!!!
Toutes ces bonnes nouvelles et les autres (Il y a quand même 15 pages recto-verso!) m'ont fait replonger dans nos souvenirs communs. J'ai repensé à la première fois où Flo m'a parlé de Vicking, son mari... C'était tellement pas parti pour durer...
Flashback de mon journal - neuvième partie -Juin 1998 -
"La conversation avec Flo au Café Croissant de lune dura un peu plus de deux heures. Nous étions arrivé ensemble avec plus d’une heure de retard, essoufflés. Lui venant de la rue Maisonneuve, il remontait la rue St-Denis au pas de course, moi courant sur la rue Ontario. En tournant le coin de la rue St-Denis, je l’avais vu courir dans ma direction. En arrivant, un en face de l’autre, les deux en même temps, nous avions lancé : « Pourquoi tu arrives avec autant de retard? » Nous avions beaucoup ri parce que d’habitude, aucun de nous deux n’arrivions en retard aux rendez-vous. Heureusement, les raisons étaient valables. Il avait été retenu tout ce temps par son ex, Angel, appelé à l'époque L'Ange Gabriel. Ce dernier essayait encore une fois de faire valoir un certain droit de propriété sur Flo. J’avais été retenue par un téléphone. Il me raconta tout en détails... Et je ris beaucoup. C'était sûr qu'il fallait qu'il se débarrasse de son Ex pour de bon! Même s'il avait perdu ce Vicking pour toujours... (Pour les détails de cette nuit affreuse, allez voir les billets précédants. Ça commence en juin)


Il sonnait 17h00 quand j’entrai dans mon appart précédée par mon épaule droite. July, ma coloc, dormait nue sur son lit. En étoile. La porte grande ouverte. Il faisait une chaleur suffocante dans tout l’appart. J’étais crevée. Je n’avais dormi que 3 petites heures ce matin. Je me trainai le long du corridor pour aboutir dans la cuisine. La lumière rouge du téléphone, qui indique qu’il y a des nouveaux messages, clignottait. Je décrochai le combiné pour ensuite faire le numéro de notre boîte vocale. 5 nouveaux messages! J’écoutai le premier. Voix de Flo:

« Sandy, c’est moi. Écoute, je sors à peine d’une interminable engueulade avec L'Ange Gabriel. Ça a l’air que je ne suis toujours pas admissible pour le paradis… »

Je sautai le message en me disant intérieurement que ce n’était pas l'Ange Gabriel qui accueillait les âmes au paradis, mais plutôt St-Pierre. Gabriel, lui, annonçait aux vierges qu'elles allaient enfanter le p’tit Jésus! Et je ris toute seule de mes racine Judéo-Chrétienne bien profondes. Second message. Voix d’homme :

« July… heu… C’est K… (Ha! Le monsieur muscle de ce matin. Il rappelle vite!) Je voulais juste te dire que je ne suis pas fâché et que je voudrais… J’aimerais ça te revoir… Si ça te tente… Pis je me suis rappelé que je t’avais pas laissé mon numéro de téléphone. Fait que je te le laisse… »

Je sautai et conservai le message. Pauvre garçon, il va sûrement souffrir un peu. July est une vraie bourreau des cœurs. Mais on ne sait jamais. Ce gars méritait quand même une bonne note pour l’effort. Ils sont rares ceux qui rappellent! Ils sont surtout rare à rappeler après s’être fait planter comme lui cette nuit! Troisième message. Voix aiguë :

"Salut ma belle, tu me reconnais? C’est Maximum. (Comment je ferais pour ne pas le reconnaître!) Bon, je suis É-PUI-SÉ! J’en peux plus. J’ai pas encore dormi. J’essaye, mais je ne suis pas capable. J’ai un grand Vicking à côté de moi qui ronfle comme une Harley Davidson. Ne t’en fais pas, je l’ai recueilli tantôt, sous la pluie. Pauvre petit chaton tout mouillé. Il était tellement déprimé que je pouvais pas le laisser tout seul. Y’a rien entre nous en passant. C’est comme mon petit frère dont je prendrais soin. T’en fais pas. Bon, en tout cas, j’ai rien compris à son histoire. Il m’a parlé d’un café avec Flo, de la pluie, des bisous dans l’escalier, pis du chum dans le lit… Je n’ai rien compris. Tu ne m’avais pas dit que Flo avait un amoureux. J’ai essayé de le défendre, mais c’était pas mal difficile. Il me manque des éléments pour avoir le scandale clair dans ma tête… Hi! Hi! Hi! Bon, écoute… je me sens l’âme d’une Mère Thérèsa. Il faut faire quelque chose pour nos deux tourtereaux … Et moi, je veux comprendre quelque chose à cette histoire digne d’un épisode de Dallas… Rappelles moi! Bisous. Bisous. Ciao! Clic! »

Ce long message me fit chaud au cœur. Maximum était entré dans ma vie seulement depuis douze heures et il me parlait déjà comme si on avait été des amis de toujours. J’étais totalement sous le charme. J’étais bien d’accord pour organiser quelque chose pour aider Flo à se débarrasser de l'Ange Gabriel et faire plus ample connaissance avec le Vicking. J’avais le sentiment qu’ils étaient fait l’un pour l’autre. Le quatrième message, c’était encore le Spécial-K de July, qui demandait si elle voulait sortir dans une autre super soirée techno ce soir avec lui. Il connaissait les organisateurs. J’écrivis une note à July que je collai sur le frigo à l’aide d’un des aimants, celui qui représentait Marilyn Monroe sur la bouche d’aération, entre les photos de photomaton de July et moi et la photo de Flo et moi, au party d’Halloween de l’année dernière. Nous étions déguisés en Danny et Sandy , et avions pris la même célèbre pause que celle des vedettes sur l’affiche du film Grease. Cette photo me donna une idée. Le cinquième message commença. Voix de femme inconnue :

« Heu… Salut. Le message est pour Sandy. J’espère que tu te rappelles de moi. On s’était vu v’là quelques mois, pis on s’est revu hier soir… Je t’avais pas rappelé parce que j'avais perdu ton numéro de téléphone. C’est May… (Je failli tomber par terre!) Je suis tellement contente de t’avoir revue hier soir à la pizza… Ça faisait longtemps que j’espérais te croiser… Je t’appelle juste pour te dire que j'aimerais vraiment ça te revoir. On pourrait aller prendre un café demain… Ou en fin de semaine… Ou n’importe quand… Je te laisse mon numéro… »

Je pris le numéro en note. Nerveusement. Je ne pouvais presque pas croire qu’enfin une rencontre de bar me rappelait. Ce pouvait-il que le vent tourne enfin? Je restai figée, regardant le téléphone que je venais de déposer. Je n'allais pas la rappeler ce soir. Quand même! Maintenant que la balle était dans mon camp, j’allais me faire désirer un peu plus. Il fallait que je le dise à quelqu’un. Je décrochai le combiné et je fis un numéro que je connaissais mieux que le mien. Le répondeur prit l’appel avec comme musique d’ouverture, les premières mesures de « Les gentils, les méchants» de Michel Fugain. La chanson commence :

« Qui c’est qui est très gentil? (Pepper chante par dessus la voix de Fugain) C’EST PATTY! Qui c’est qui est très méchant? (Flo fait le même jeu que Pepper) C’EST FLORIAN!… Qui c’est qui vend des fusils?… »

Et le jeu continu un peu jusqu’au bip. Le sourire dans la voix, je laisse un message :

« Excellent votre nouveau message Flo. C'ets officiel, j'ai vraiment hâte de te connaître pepper. Je veux être ton amie! Flo, je voulais juste te dire qu’il y a un miracle qui vient de se produire. Pour plus de détails, tu connais le numéro magique? (J’allais raccrocher quand je vis à nouveau ma photo d’Halloween sur la porte de mon frigo. Il faut rassembler Flo et Vicking.) Ha oui! C’est vrai! Êtes-vous libre jeudi soir? Ben, arrangez-vous pour l’être. Jeudi soir, c’est soir de karaoké et j'ai vraiment envie de pousser un peu la chanson! Pepper, quel meilleur moyen y a t'il que de briser la glace entre nous deux que de chanter ensemble en duo??? À tantôt! »

Bon, je me disais qu’aller en bande faire des fous de nous sur une mini-scène allait être l’endroit idéal pour que nos tourtereaux se revoient et échangent. En tout cas, pour rire un peu et détendre l’atmosphère, il n’y a rien de mieux. Je décrochai à nouveau et composé le numéro de Maximum, qui se trouvait couché sur un post-it fluo, collé sur la boîte de mon téléphone rose, en attente que je l’apprenne par cœur. Le téléphone sonna à l’autre bout."

Voilà... Petit bout de vie d'il y a dix ans...
C'est drôle de reploger là-dedans...
Bonne fin de semaine à tous!
Sandy
xxx

1 commentaire:

Gen a dit…

merci d'avoir partagé ce moment avec nous. J'aime toujours autant vous lire ! Bon week-end