jeudi 3 mai 2007

Un premier dernier verre avec Max

Sixième partie - JUIN 1998

Comment tout a commencé entre nous quatre

Par Sandy

Maintenant que tout est rentré dans l'ordre à l'appart, il est maintenant temps pour moi de vous ouvrir encore une fois mon journal intime et de continuer cette fabuleuse épopée de nos 20 ans...

Première partie: Début d’été, début de soirée, par Flo

Deuxième partie: C'était à l'époque où on enfumait encore les bars... par Sandy

Troisième partie: Comment j'ai retrouvé Flo et rencontré Sandy... par Maximum
Quatrième partie: Les débuts de THE Ex et de Flo. par Maximum
Cinquième partie: Ce n'est pas d'hier que Flo a des problèmes avec ses EX! par Pepper

Donc, Flo était resté dans le bar avec Vicking et Maximum avait proposé de venir me reconduire chez moi... C'est là qu'on est rendus...

"---Tu viens prendre un dernier verre?

Je me rendis compte que ma proposition sonnait faux. J’eue peur que Maximum pense que je n’étais pas si gaie que je le prétendais.
---Tu as décidé de changer d’orientation? Rit-il.
J’avais vu juste. J’étais trop saoule pour me défendre. Mais je n’avais pas le goût qu’il parte. Maximum me plaisait vraiment. Vraiment beaucoup. Évidemment, pas d’un point de vue physique, malgré que je le trouvais mignon comme tout avec son visage joufflu de chérubin et ses minces cheveux couleurs carottes. Autant que Flo était un canon, selon mes critères, je venais de trouver un autre idéal masculin, j’en était sûre. Mon deuxième coup de foudre. Je l’avais senti tout de suite.

Ça s’était passé presque comme ça aussi avec Flo. Il était entré dans le cours de français-théâtre et vlan dans les dents. Je l’avais trouvé très beau. J’aime les hommes minces et délicats. Ils me font craquer. J’aime la fragilité chez un homme. Pourtant, avec Maximum, il y avait quelque chose de plus. Son corps enrobé appelait les câlins. Et puis, il y avait quelque chose de très féminin en lui. Mais j’étais trop saoule pour voir clair dans tout ça. Je voulais seulement qu’il ne parte pas si vite. Je ne voulais pas me retrouver toute seule.
---Qu’est-ce que tu m’offres? Me demanda – t-il.
---Heu… J’ai de la boréal blonde, un restant de vin rouge… À moins que… et pastis, porto et sûrement de la téquila.
---Va pour le porto!
---Excellent!

Maximum gara sa voiture sport rouge en exécutant un parallèle de main de maître (Oui! Déjà à cette époque, il avait son premier char sport!) Sans oublier de faire crisser un peu les pneus. Hic! Cette voiture suréquipée semblait démesurée en comparaison avec son chauffeur. C’est vrai! D’habitude les chauffeurs de ce genre de bagnoles frime rouge devaient se la jouer Gros macho pour combler un complexe quelconque… Du moins, cette théorie me plaisait et à chaque fois que j’attendais à un feu rouge pour traverser et qu’un chauffeur de TransAm rouge me klaxonnait et/ou me sifflait, en faisant ronronner son moteur, je me plaisais à imaginer que je baissais son slip et que je découvrais un mini pénis. Je sais que c’est tellement important la grosseur de l’engin. Il n’y a pas une soirée entre gars (et moi!) ou il n’est pas question de queues. J’ai déjà essayer de parler de lèvres, ou de clitos, juste pour rire. Ils n’ont pas ri.

Maximum enlevait les clés du contact pendant que je lui regardais l’entre jambe. Pour la première fois, ma théorie ne me plaisait pas. J’étais déçu. Pas pour moi, pour lui. Ça devait tellement être important pour lui. Ha! Hic! Les complexes. J’essayais tant bien que mal de sortir de l’embarcation terrestre en me disant que de toute façon, j’en avais rien à foutre de la grosseur du pénis de Maximum. Je ne le faisais pas monter chez moi pour une partie de jambes en l’air. De toute façon, cette manie qu’on les hommes de se vanter de la grosseur de leur organe génital, de toujours en parler, mais de ne jamais vouloir le montrer, ça me répugnait au plus haut point. C’était le comble du machisme. Voilà que moi, je me faisais du souci pour la grosseur du kiki d’un ami. Étais-je une macho?

Je fermai la portière quand j’entendis un cris strident. Je me retournai et je vis Maximum qui regardait l’aile avant, les deux mains sur les joues. Il était dans tous ses états.
---Mon bébé! Mon petit bébé chéri! Quelqu’un t’as fait un gros bobo!
Il cria de plus belle. Une fenêtre s’était allumée plus bas.
---Maximum! Qu’est-ce qui se passe?
---Un petit salaud a fait des raies avec une clé sur la carrosserie d’Alexie.
Je souris, tout en compatissant aux malheurs de mon pauvre compagnon. J’avais complètement arrêté de me soucier de la taille de son pénis. Il était redevenu un homme avec un cœur. Un homme qui appelait sa voiture « Alexie » en hommage à Joan Collins, qui interprétait la bitch dans la kitchissime série Dynastie. Maximum vouait un culte sans bornes à ce personnage de garce en vison, avec ses millions, ses robes à épaulettes et ses chapeaux à voilette. Il m’avait raconté quelques potins en sortant du bar, un peu plus tôt, quand il m’avait présenté à sa voiture. Enchantée! Il avait sorti du coffre à gants, tout en brûlant une lumière jaune orange, un scrapbook avec toutes les photos et articles de la série. Photos qu’il collectionnait depuis sa plus tendre enfance. J’avais jeté un bref coup d’œil. J’étais trop occupée à me cramponner à mon siège. Respirer. Attrapper le hocket. De toute façon, regarder des photos ou lire en voiture me donnait mal au cœur. Et vu que j’avais pas mal bu, déjà, je ne voulais pas souiller les sièges d’Alexie.

La raie sur l'aile était profonde. Le mal pour le mal était toujours un sentiment foudroyant d’insécurité qui me glaçait instantanément les chevilles et les mains. Rentrons et vite.
---Bon, viens! On va noyer ce nouveau malheur dans l’alcool. Me dit-il, en faisant claquer ses doigts dans les airs.

Nous montâmes les escaliers en fer forgés de mon appartement de la rue Visitation. Mes escaliers tournaient à 90 degrés juste en arrivant en haut. J’eue un vertige en regardant le trottoir, un étage plus bas et je lançai un regard à Maximum qui me suivait.
---Fait attention, C’est à pique!
Il me regarda, intrigué et me répondit d’un ton ironique :
---Il manquerait plus que ça : Une jambe cassée parce que j’aurais déboulé des escaliers.
Il rit. Je ris aussi.

Après avoir ragé contre ma serrure et donné un bon coup de hanche et d’épaule, la porte céda et ouvrit enfin. De la musique techno emplissait l’appartement.
---Ma coloc, July, doit être là. Tu vas voir, elle est géniale.
Maximum parut rassuré. Nous nous engageâmes dans l’étroit corridor de mon appartement. Chaque pièce de mon cinq et demi était à gauche de ce couloir. Je jetai un coup d’œil furtif dans chacune d’elle, ramassant les vêtements abandonnés sur le plancher de marquetterie. La musique s’intensifiait à mesure que nous nous enfoncions dans le logement. Je redoutais le pire quand je ramassai un jean deux fois trop grand pour le corps menu de ma colocataire de l'époque. Mes appréhensions furent confirmées quand je me penchai pour ramasser un string noir et un caleçon Calvin Klein définitivement masculin. Je me retournai vers Maximum qui continuait à me suivre silencieusement, mais avide, tout de même, de savoir ce que nous allions découvrir à la fin de cette chasse aux trésors truffés d’indices. Il tremblait d’excitation comme je m’en doutais.
---Tu aurais dû me le dire que tu m’invitais à une orgie! Me lança-t -il , sarcastique.
Je ne savais pas trop quoi répondre. Je souris, je crois. Nous entrâmes dans la cuisine, située tout au fond. La techno nous sauta sur les tympans. La porte de la salle de bain était ouverte et une épaisse vapeur d’eau chaude s’y échappait. Des rires, des gémissements et encore des rires, plus gras ceux-ci parvinrent à nos oreilles.
---July! JULY?! Je suis rentrée! Je suis avec un ami!
Aucune réponse. La musique et le bruit de l’eau me faisait une trop grosse compétition. Je me dirigeai discrêtement vers le ghetto blaster pour baisser le volume pour qu’ainsi elle nous entendre arriver. Le bruit de l’eau qui s’écoule s’arrêta net, suivi de quelques murmures. J’avais la main sur le bouton volume, je me dépêchai pour baisser le vacarme, mais un homme au crâne rasé de près sortie de la salle de bain, une extrémitée de serviette dans chaque main, s’essuyant le dos à grands mouvements de va et viens. Nord, sud. Gauche, droite. Il exposait ainsi tout son corps. Je restai subjugué devant la nudité agressante de cet athlète au corps surdéveloppé et imberbe. Mes yeux furent vite attirés, bien malgré moi, par une toute petite touffe de poils noirs couronnant un énorme sexe encore tout gonflé. Ce sexe était coiffé d’un gros gland luisant du même rouge que la voiture de Maximum...
Maximum!
Je me tournai vers mon compagnon de beuverie en redoutant le pire. Il avait la mâchoire décrochée, presque aussi pendante que celles des personnages de Bugs Bunny quand ils sont victime d’une surprise. Je revins vers la statue grecque. Lui aussi était figé. Nous formions un triangle presque isocèle. Moi, à côté du radio, Maximum dans l’embrasure de la porte de la cuisine et l’exibitionniste tout juste sorti de la salle de bain. Personne ne bougea. Nous avions tous la bouche ouverte, mais personne ne parlait. Quand le sexe de l’homme dégonfla, je levai le son de la musique au maximum, comme pour faire se passer quelque chose. Un appel à l’aide. Je rebaissai la musique et parlai la première.
---JULY? Je suis rentré!
Je n’eue pas le temps de finir ma phrase que ma colocataire sortie des toilettes, toute aussi nue. Nous avions l’habitude de nous promener à poil dans la maison. Je connaissais July depuis toujours et je ne prêtais plus attention à son corps de femme. Pourtant, ce soir-là, je le remarquai comme pour la première fois. Ses petits seins immatériellement fermes, m’agressèrent.
---Sandy?! T’es déjà là! Elle regarda son amant. Couvre-toi, espèce de macho! Lui lança-t-elle. T’as aucune chance avec elle! Je te l’ai dis, c’est une brouteuse, ta queue la laisse froide!
---Enchantée. Répondis-je, un brin agressive, même si j’avais plus envie de crucifier ma coloc. July avait le don de me mettre hors de moi quand elle devenait vulgaire simplement pour reprendre le contrôle d’une situation ambarassante. Monsieur muscle enroula la serviette autour de sa taille.
---Je ne suis pas seule, July.
July se retourna vers Maximum, qui reprenait tranquillement l’usage de ses cordes vocales en poussant des petits cris aiguës, comme un fou rire qu’on essaie de contrôler.
---Salut! Lança-t-elle. Je suis July. Je suis la coloc de Sandy. Je suis… Toute nue!
Elle éclata d’un rire grave. Elle était complètement gelée. Maximum lui serra une main encore humide. Je le sentais un peu embarrassé par la nudité provocante de ma ravissante colocataire. L’atmosphère était définitivement à l’étroit. Machinalement, j’enlevais mon collier, comme si c’était cet objet qui m’étranglait. Et je dis, en désespoir de cause :
---Bon, allez vous habiller! Après, on prendra un verre tous les quatre!
---Bonne idée! Viens…Heu… Voyons, c’est quoi ton nom?
---Kristopher, avec un K…
---Ben oui, c’est vrai… Envoye Spéciale K!
July était toujours partante pour un verre de plus… Ou de trop! C’était un de ses principes de vie : « Ne jamais refuser un verre. » Parfois, ça rendait les soirées de semaine (surtout en périodes d’examens!) difficiles. Elle se retourna vers l’adonis en serviette qui n’avait pas bougé.
---Qu’est-ce que tu fais? Tu viens ou tu prends racine?
Il répondit en lançant un grognement presque inodible et suivit sa maîtresse hors de la cuisine. L’oxygène sembla revenir dans les lieux du malaise. Je fis comme si j’assumais la situation de main de maître, mais au fond, tout mon intérieur était en tremblement de terre. Je détestais perdre le contrôle. C’est Maximum qui brisa la glace.
---C’est un drôle de nom…
---Quel nom? July? Tu trouves que July c’est un drôle de nom? Moi, je trouve que ses parents ont simplement manqué d’originalité!
---Non! Je parlais pas du nom de ta coloc, je parlais du surnom qu’elle donne à son Jules.
---Quoi? Il s’appelle Jules? J’avais compris…
---Non! Me répondit-il, en riant. Où t’étais pendant les derniers cinq minutes? Elle l’a appelé « Spécial K »
Je me mis à rire nerveusement. Je n’avais pas porté attention au nom qu’elle lui avait donné. Je me trouvais soudainement ridicule d’avoir été paralysé par une situation si banale. Je venais d’être découverte.
---Oh! Tu sais, il y a tellement de gars qui passent et repassent ici! Dis-je pour me défendre, mais surtout pour reprendre la situation bien en main. « Ça fait longtemps que je ne porte plus attention aux noms qu’ils ont! »
J’expliquai à Maximum que July se plaisait à donner des surnoms à ses amants. Elle ne gardait jamais de souvenirs physiques. Pas de billets de cinéma, de sous-verres, des bouts de quelques papiers que ce soit. Non. July avait une manière bien particulière de classer ses souvenirs de mecs. Elle leur donnait des surnoms, car disait-elle, il n’y a rien qui ressemble plus à trois «Patrick » que deux « Eric », et il n’y avait rien de plus oubliable aussi, tandis qu’un surnom, ça rappelle automatiquement un souvenir. En donnant un surnom, elle se rappelait toujours d’une partie intime (ce qui l’intéressait le plus) de ses hommes. C’était une sorte de romantique, au fond. Elle possédait une mémoire incroyable. Même si elle ne les gardait jamais longtemps, elle se rappelait que telle date dans tel bar, elle avait rencontré un «Caramilk boy » , parce qu’elle avait mangé une Caramilk avec lui. Ou encore, on rit encore de « Mamamen » parce qu’il disait « men » à chacune de ses fins de phrases et « maman » quand il jouissait. Je le sais, je l’avais entendu pendant toute une semaine (sans entendre ma coloc!!!) Je me demandais quand est-ce qu’elle viendrait à bout de surnom. Flo et moi avions fait des paries sur la date où elle oublierait un de ses mecs, ou encore qu’elle donnerait le même surnom à deux de ses conquêtes. Nous avons perdu tous les deux.
---Je trouve ça vraiment génial comme manière de classer ses mémoires. Je trouve cela très féminin.
---Pourquoi « féminin »? Demandais-je à Maximum, incrédule.
---Parce que je crois qu’aucun dragueur invétéré prendrait le temps de se rappeler chacun de ses « one-nigth ». Je me rappelle même plus du nom de ma baise de la fin de semaine passée.
---Ha!? Intéressant! Tu te considères comme un « dragueur invétéré »?
Maximum changea de visage. Il devint rouge.
---Je voulais pas dire ça. Je voulais seulement…
Je ressentis beaucoup de culpabilité après avoir été si familière. C’était un jeu commun entre Flo et moi, on essayait constamment de se mettre en boîte. Peut-être qu’avec Maximum, cette petite game ne faisait pas son bonheur. C’est à ce moment que je réalisai que je ne connaissais Maximum que depuis trois heures. Alors que j’avais l’impression de le connaître depuis toujours. J’aurais voulu que notre relation soit déjà arrivée aux points où il n’y ait plus de malaises. Je m’en voulais. Je ne savais pas quoi faire pour rattraper la situation qui me glissait littéralement entre les doigts. Je me sentais soudainement à bout de forces et complètement à l’étroit dans ma cuisine. Heureusement, July entra, suivi de son « Spécial K ».
---Vous n’avez pas encore commencé?
Ouf! July venait de me sauver. Je souris à Maximum.
---Excuse-moi, j’avais complètement oublié de te servir. Lui dis-je.
---Ça va! Me rassura –t- il. Il était gentil.
---Alors? Qu’est-ce que vous prenez? Je vais faire le service.
July se dirigea vers l’armoire où était rangée les verres et les coupes dépareillées suivi de près par son Monsieur muscles qui n’avait toujours pas parlé.
---Deux portos pour nous. Répondis-je à ma colocataire. Je regardai Maximum. « Tu veux toujours un verre de porto? »
---Bien sûr! Me sourit-il, visiblement satisfait que je me rappelle sa demande.
July sortie trois coupes aux pieds courts et aux corps ronds et amples. Elle se tourna vers son amant.
---Tu vas prendre une bière, j’imagine?
Il grogna.
---On a seulement de la Boréal blonde, désolé : pas de Molson Ex ni de 50! Lui lança-t-elle, un brin méchante.
Il ne répondit pas. Ou du moins, il fit un deuxième grognement un peu moins sonore que le premier. Peut-être qu’il était muet. July se pencha et ouvrit l’armoire du bas pour y prendre la bouteille de porto. Elle se releva en accrochant son cromagnon qui s’était penché lui-aussi, la singeant. Elle poussa un soupir. Elle emplit les coupes en silence et se retourna, deux coupes en main. Spécial K lui barrait la route.
---Pousse-toi un peu! Lui lança-t-elle , en soufflant.
Il fit un pas à droite. Elle le contourna rapidement et vint nous porter nos verres.
---Attendez-moi! On va faire un toast!
---Il est quatre heures du matin!
---Y’a pas d’heure pour marquer les moment, ma belle coloc en or!
Elle se retourna pour aller chercher son verre sur le comptoir et se retrouva encore une fois, face à face avec son homme.
---Mais qu’est-ce que tu fais? Tu peux aller te servir pis aller t'assoir! Lui lança –t-elle, presque agressive en lui pointant le frigo couvert de photographies retraçant nos aventures amicales allant de l’enfance à maintenant. Ça y est! Il ouvrait la bouche!
---Tu me serres pas ?
Il avait une voix grave. Très grave. Avec un rien de fragile. Maximum me regardait et semblait dire la même chose dans sa tête : «Mon Dieu! Il parle!!! » July, un peu énervée, se dirigea énergiquement vers le frigo, ouvrit la porte, prit une bière et la lui tendit. Il l’avait évidemment suivi de très près. Il ressemblait vraiment à un gros hippopotame endormi à côté d’une gazelle vive et caractérielle. Je sentais l’orage se lever.
---Tu veux-tu que je te l’ouvre avec ça?
Boum! July, la castratrice, venait de se réveiller. Le compte à rebours était commencé. Ça commençait à sentir le : « N’appelez pas, on vous rappellera! » Il prit sa bière, la décapsula pendant que July l’enjambait presque pour aller chercher sa coupe de porto qui attendait sur le comptoir. Il fit sa dernière erreur. Il la suivit encore. Elle se retourna à nouveau et lui refit face. Five…
---Merde! Merde! Kristopher! La table est là.
Elle pointa la table d’un doigt agressivement droit. Four…
---Tu as pas besoin de moi pour aller t’asseoir, j’espère! Es-tu capable de faire deux pas tout seul?
Ça y est. Elle donnait dans la condescendance ce soir. Three…
---Si on allait boire ça dans ta chambre? Lui demanda-t-il. Three et demi…
---Mais… Je veux… J’ai envie de prendre un verre avec mes amis!
Elle se servait de Maximum comme allié maintenant. Ça allait mal. Pour lui. Two…
---Mais…Mais…
Elle lui prit la bière des mains. One…
---Bon, ça suffit!
Lift off!
---Je pense que je t’ai assez vu. C’était très gentil tout à l’heure. On a beaucoup rit. C’était très rigolo la douche et tout, mais là, c’est juste assez! Tu es très gentil. Tu es très beau, mais je pense que j’ai fait le tour du propriétaire pis si j’ai besoin d’un petit chien de poche, j’vas aller au Pet shop, au coin de la rue.
Il se tenait, pas tout à fait droit. Comme foudroyé. Il ne bougeait plus. Elle lui cogna la tête avec son petit point, comme si elle cognait à une porte.
---Toc, toc, toc… Il y a quelqu’un? Je t’ai dit salut, bonne vie, adios et à la prochaine. Je peux pas être plus clair, je peux juste être plus méchante! Mais c’est pour toi!
J’étais foudroyée moi-même. J’aurais voulu être n’importe où sauf dans la même pièce que lui. Je détestais quand July ridiculisait un de ses mecs devant moi. Ça arrivait assez souvent et elle semblait y prendre plaisir. Au moins cette fois elle ne me demanda pas : « Sandy? Peux-tu expliquer au jeune homme ce que je veux dire… » Finalement, elle frisait la vacherie. Maximum semblait jubiler sur sa chaise… Ha! C’est vrai, il assistait à une scène de Dynastie Live!!!
Le pauvre Spécial K ne dit rien, il sortit la tête basse et la queue entre les jambes. Il ne nous regarda pas. Nous restâmes silencieux, sauf July qui engloutit la bière d’un trait. Elle avalait les deux dernières gorgées quand nous entendîmes la porte claquer. July vint s’asseoir, avec son verre, à nouveau souriante, comme si de rien n’était.
---Alors? Qu’est-ce qu’on disait déjà?
Maximum poussa un hurlement, que sûrement Spécial K entendit de la rue, qui finit en franche rigolade. Je regardai July et Maximum, magnifique malgré leur méchanceté. Je souris.
Nous passâmes le restant de la nuit à boire et à fumer. Nous sommes allés nous coucher, le soleil était déjà levé depuis longtemps... Maximum dormit sur le divan. Il avait pris la position du foetus..."

4 commentaires:

Joss a dit…

Je me souviens de ta coloc July... Elle était tout un numéro. La vois-tu encore? Qu'est-ce qu'elle est devenue?

Cath a dit…

Wouah! Tout un numéro July!!

J'ose espérer qu'elle avait aussi ses moments "calme"... ;-)

Fantastique4 a dit…

Tu vas être très surpris, Joss... Elle est maintenant mariée avec Spécial-K, ils ont deux petites filles et ils vivent en Californie. Ils ont un gym ensemble et ils font des millions!
On s'écrit encore, mais ça doit faire 5 ou 6 ans qu'on ne s'est pas vu... Sa plus petite doit avoir 4-5 ans et je ne l'ai jamais vu!
Elle est pas mal plus sage depuis qu'elle a découvert la méditation et tout ce grand monde du "zen-orient-machin" à la mode...
Sandy
xx

Catherine a dit…

Wow.. finalement Special-K était vraiment un numéro spécial!! ;o)

Encore encore on veut la suite! Lire votre histoire c'est comme lire une "histoire sans fin" on en veut toujours plus....